La pilule ne passe pas. La première organisation patronale de l’hôtellerie-restauration, l’Umih, a fait part lundi de son incompréhension face au maintien d’un abattement fiscal pour les revenus 2023 de locations meublées de tourisme, type Airbnb, objet d’un couac du gouvernement l’an dernier.
À l’initiative de sénateurs de plusieurs bords, un article adopté dans le budget 2024 cet automne a fait baisser l’abattement fiscal sur les locations de meublés touristiques à 30 % (au lieu de 71 %) dans les zones qui rencontrent des difficultés d’accès au logement. Le gouvernement ne voulait pas descendre aussi bas mais, dans les péripéties des recours aux 49.3, avait laissé passer cet article, par erreur.
Une décision « incompréhensible »
Un couac que le gouvernement a voulu corriger en permettant aux contribuables, via une note du Bulletin officiel des finances publiques dédiée aux impôts publiée mercredi dernier, d’utiliser le taux antérieur pour les revenus de 2023, en dépit, donc de la loi de finances. Ce qui a déjà suscité un recours d’un sénateur communiste, Ian Brossat, devant le Conseil d’État.
L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) « regrette que les avancées obtenues au Sénat dans la loi de finances 2024, ne trouvent pas à s’appliquer aux revenus 2023 en laissant la possibilité aux propriétaires d’opter pour un régime fiscal plus favorable », proteste-t-elle dans un communiqué. Cette décision « est d’autant plus incompréhensible en pleine de crise du logement », s’est insurgée la présidente Hôtellerie française de l’Umih Véronique Siegel, citée dans le communiqué.