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« Une véritable emprise » : un homme condamné à 9 ans de prison pour avoir poussé son ex-compagne au suicide


Un homme de 43 ans a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Belfort à neuf ans de prison ferme pour harcèlement moral ayant conduit au suicide de son ancienne compagne, en juillet dernier. Une affaire peu commune, selon l’avocat des parties civiles, Richard Belin, face aux « difficultés à rattacher un suicide à des faits de harcèlement ».

David Grandclaude, rencontré par Agnès Gauer dans une clinique psychiatrique en 2020, est accusé d’avoir harcelé Agnès Gauer, une femme de 57 ans, au point de la pousser à mettre fin à ses jours. Il a été condamné à neuf ans de prison ferme, sept ans de suivi judiciaire et une interdiction stricte de contacter la famille de la victime ainsi que de se rendre sur la tombe de cette dernière.

« Une véritable emprise »

« On voit bien qu’il y avait une véritable emprise et qu’il n’a pas digéré la fin de la relation : il l’appelle encore ma compagne », a souligné Me Richard Belin, avant de décrire une personnalité « psychopathique et perverse ».

Déjà condamné en 2022 pour appels malveillants envers la victime, le prévenu avait ignoré l’interdiction de contact prononcée à son encontre. En un an, il lui a adressé plus de 12 000 communications, dont 1 000 messages dans les trois jours précédant son suicide. « Il a consumé ma sœur de l’intérieur », avait raconté au Parisien le frère d’Agnès Gauer.

« Ce procès s’adresse désormais à toutes les victimes de violences conjugales pour qu’elles aient confiance en la justice », a de son côté affirmé la substitut du procureur Cindy Bernard lors des réquisitions. Elle a détaillé le harcèlement subi par Agnès Gauer et a demandé dix ans de prison ferme, la peine maximale, cinq ans de suivi sociojudiciaire et une interdiction stricte de contact avec la famille. Le prévenu était également poursuivi pour violences volontaires et captation d’images pornographiques à l’insu de la victime, qu’il menaçait de diffuser.

« Ce sont deux personnes fragiles »

L’avocate de la défense a, elle, plaidé la relaxe, soutenant que « ce sont deux personnes fragiles qui ne se sont pas fait du bien », avant d’assurer que son client n’était pas la seule raison du suicide d’Agnès Gauer.

En 2020, la France est devenue l’un des premiers pays européens à faire entrer les « suicides forcés » dans son Code pénal, un nouveau délit passible de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende.

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