Il ne s’attendait pas à un tel retour. Le 11 novembre dernier, Ben Schlapping, un Américain connu pour documenter ses voyages sur son site Internet, a publié un article dans lequel il qualifie l’aéroport du Caire, en Égypte, de « pire grand aéroport du monde ».
Une mauvaise expérience relayée sur les réseaux sociaux qui est revenue aux oreilles du gouvernement égyptien. Et le moins que l’on puisse dire est que les autorités n’ont pas apprécié la mauvaise publicité, allant jusqu’à le menacer de poursuites.
Dans son premier article, Ben Schlapping détaille point par point pourquoi il qualifie l’aéroport « d’horrible », de « l’impolitesse du personnel » à l’état des terminaux, en passant par « l’odeur de fumée ». « Ce n’est que mon opinion et j’ai partagé les raisons pour lesquelles je pense cela », explique le blogueur dans un autre article.
Son avis aurait peut-être pu passer sous les radars si le gouvernement ne cherchait pas à doubler le nombre de touristes, visant 30 millions de visiteurs annuels d’ici 2028. Le New York Times rappelle que le tourisme emploie un Égyptien sur 12 et qu’« il fournit des devises étrangères cruciales pour un pays en pleine crise économique. »
« La réponse la plus étrange que j’ai jamais vue »
Plutôt que de laisser courir, le gouvernement a donc préféré réagir. Il a mené un « examen approfondi » des images de vidéosurveillance et communiqué un compte rendu détaillé du passage du blogueur à la presse. Le ministère de l’Aviation civile a condamné les critiques du blogueur, les qualifiant d’« infondées et destructrices », et a laissé entendre qu’il pourrait engager des poursuites judiciaires.
En réponse, Ben Schlapping a publié un nouvel article intitulé « Est-ce que je voyagerai de nouveau en Égypte ? Non, bien sûr que non… ». « C’est peut-être la réponse la plus étrange que j’ai jamais vue d’un gouvernement à une histoire négative que j’ai écrite. Je sais que l’Égypte n’est pas forcément le pays le plus favorable à la liberté d’expression, mais je ne m’attendais pas à une réponse digne de Pyongyang », explique-t-il sur son blog, en faisant référence à la capitale nord-coréenne, connue pour son régime particulièrement répressif.
Bien que toutes les expériences de voyage ne semblent pas idylliques, l’Égypte a battu des records de réservations en 2023, attirant jusqu’à près de 15 millions de vacanciers, selon le ministère du Tourisme égyptien. Et ce, malgré la guerre entre Israël et le Hamas à sa frontière. Grâce à ses prix très attractifs et son riche patrimoine culturel, la tendance semble se poursuivre en 2024. Près de 7,1 millions de touristes ont visité la terre des pharaons au premier semestre, un record.
