Feux de forêt, sécheresses et canicules à répétition… Face à ces phénomènes récurrents, les Français appellent à agir d’urgence sur le front écologique. Selon un sondage TF1 et SocioVision paru le 27 septembre 2022, 87 % des sondés ont conscience de vivre une vraie crise environnementale et 64 % approuvent l’idée que leur mode de vie va devoir changer. Notre façon de voyager a un impact majeur sur l’environnement. Trajets en train, car ou vélo, activités respectueuses de l’environnement, bols d’air, de culture ou de nature… les possibilités sont nombreuses. Nous avons sélectionné douze destinations pour des vacances vertes et responsables.
1. Bouches-du-Rhône : au rythme des flamants roses en Camargue
Bonne nouvelle : pour rejoindre les Saintes-Maries-de-la-Mer et découvrir ses environs, nul besoin de voiture ! Il suffit de descendre du TGV à Arles, puis de prendre le bus A50 pour rallier la capitale camarguaise. On s’offre un premier aperçu de ce paradis en prenant place dans le tuk-tuk électrique de Jean-Pierre Cau, lors d’une visite commentée d’une heure (12 euros). On peut aussi opter pour l’une des nombreuses balades à cheval proposées, ou louer un vélo pour découvrir la réserve naturelle des marais du Vigueirat, ou le parc ornithologique du Pont de Gau, avec ses centaines de flamants roses. Pour le déjeuner, direction Le Chante-Clair, une institution provençale (comptez 45 euros le repas). Le soir venu, on s’installe dans l’une des chambres de La Palunette, en pleine nature (chambre double dès 65 euros la nuit).
2. Morbihan : de l’air pur à Vannes
Postée sur le golfe du Morbihan, cette cité fortifiée dispose d’un atout majeur : la qualité de son air. L’explorer s’apparente à une promenade de santé ! Depuis la gare de Vannes, on se retrouve, en quinze minutes à pied, dans le centre médiéval de la ville, orné de maisons à pans de bois. Approvisionné en circuit court, le restaurant Empreinte convie les locavores à savourer une dorade royale du port voisin de Séné (34 euros le menu déjeuner). On peut ensuite prendre un bateau de la Compagnie du golfe pour rejoindre, au bout d’une heure et demie de traversée environ, Port-Navalo (20,70 euros l’aller-retour).
Là, Justine Paroisse orchestre des sorties pour expliquer le rôle des algues dans l’écosystème, ou les techniques de pêche à pied (12 euros). On peut aussi très facilement rayonner autour de Vannes grâce aux lignes de bus Kicéo. L’Instant Plantes, basé à Brandivy, organise par exemple de nombreuses balades nature, comme cette randonnée en forêt de Lanvaux pour tout savoir sur les bienfaits des arbres (25 euros). De retour en centre-ville, cap sur l’hôtel Best Western, qui a mis en place une gestion responsable de l’eau et des déchets, et valorise les énergies renouvelables (chambre double dès 87 euros la nuit).
3. De l’Orne à la Manche : pédaler jusqu’au Mont-Saint-Michel
Ralliant Paris au Mont-Saint-Michel, la Véloscénie propose 450 km de pistes cyclables, voies vertes et routes balisées, dont 130 km entre Flers et La Merveille. Une étape qui peut se boucler en quatre jours. Une fois le vélo réceptionné en gare de Flers (31 euros en moyenne par jour avec OuiBike), on s’élance vers Domfront-en-Poiraie et son église Saint-Julien, d’inspiration byzantine. On passe la nuit juste à côté, au Pressoir (chambre double dès 65 euros la nuit), avant de reprendre la route jusqu’aux cascades de Mortain, puis de faire escale à la bergerie Aux arts salés, qui élève des agneaux de prés-salés, à Courtils. Le célèbre îlot n’est plus très loin, hourra !
4. Entre Côte-d’Or et Haute-Marne : se réensauvager au cœur de la forêt
Consacré à la protection des forêts feuillues de plaine, le Parc national de forêts, inauguré en 2019, est le plus récent des onze parcs nationaux français. Situé à cheval entre la Bourgogne et la Champagne, il comprend la forêt domaniale d’Auberive, à 30 km de la gare de Langres. On peut y trouver des « îlots de vieillissement » non exploités, où la nature est laissée à l’état sauvage.
L’organisme Chemins de Traverse y propose des sorties en groupes (à partir de 13 euros la journée découverte). L’occasion d’apprendre, par exemple, qu’un arbre mort laissé sur pied maintient la biodiversité en servant d’habitat et de source de nourriture aux insectes. À trente minutes de là, on joue les Robinson des bois dans l’une des sept cabanes design du Domaine du moulin de Trimeule, à Marnay-sur-Marne (dès 99 euros la nuit, plateau-repas à partir de 21 euros livré sur demande).
5. Entre Aude et Haute-Garonne : voguer sur le canal du Midi
Embarquement sur le Virgule, amarré à Port-Lauragais, entre Toulouse et Carcassonne. Le bateau, habitable (795 euros les 7 nuitées, jusqu’à 6 personnes, www.navicanal.com), navigue avec un petit moteur essence de 9,9 chevaux. Il est également doté de panneaux solaires qui fournissent l’électricité à bord. D’autres embarcations fonctionnent, elles, entièrement à l’énergie solaire.
Elles se louent pour de simples balades, car elles ne sont autonomes qu’une heure ou deux (de 20 à 50 euros). Au fil de l’eau, dans une lumière automnale chatoyante, on observe là un héron cendré, ici des canards qui barbotent sous les platanes brun ocre. À 8 km, l’escale à Mas-Saintes-Puelles, dans l’atelier-boutique de la Poterie Not, ravira les amateurs de plats en terre cuite. Au retour, difficile de résister au cassoulet du restaurant La Dinée, installé sur les quais (menu à 20,70 euros).
6. Maine-et-Loire : en roue libre à Angers
Championne du développement durable, la capitale des ducs d’Anjou, facilement accessible en train, charme par son espace urbain végétalisé, à découvrir au fil de 215 km de pistes cyclables. À petite allure, on s’oxygène dans le parc Saint-Serge, un ancien site de la SNCF réaménagé, et sur la vivifiante promenade du Bout-du-Monde, qui longe le château d’Angers. La douceur angevine se cultive aussi à la table du restaurant gastronomique écoresponsable et bio Osé (menu à partir de 25 euros). Le bain de plantes offert par le parc d’attractions végétal Terra Botanica est tout aussi revigorant ! La suite ? Une belle nuit à l’Hôtel de France (chambre double dès 135 euros la nuit), labellisé La Clé verte (respectueux de l’environnement).
7. Nord : la nouvelle vie du terril des Argales
Et si on jouait les cyclo-nomades en découvrant le plus grand terril plat des Hauts-de-France ? Situé dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, entre Douai et Valenciennes, le terril des Argales s’étend sur 140 ha de prairies et de tourbières dans la vallée de la Scarpe, sur les communes de Pecquencourt et Rieulay, à proximité des gares de Somain et Montigny-en-Ostrevent. À vélo électrique (à louer à l’office de tourisme, 16 euros la demi-journée, 24 euros la journée, location de vélos classiques possible), on grimpe jusqu’au sommet de cet espace de promenade et de loisirs, au pied duquel s’est formé un vaste étang. Se dévoile alors un panorama fabuleux, façonné par trois siècles d’exploitation du charbon.
Au milieu de bouleaux blancs, sur les anciens rails de chemin de fer transformés en voies vertes, on croise des lézards des murailles serpentant sur les schistes. On s’arrête à la ferme participative Les Chevrettes du terril pour déguster une tarte bio sucrée au lait (1,90 euro la part) et donner le biberon aux biquettes, qui participent au maintien de la biodiversité des lieux. Le soir, on s’installe dans le gîte La Roul’hôte, à Bruille-lez-Marchiennes (chambre double dès 110 euros la nuit). Mine de rien, on décompresse !
8. Lot-et-Garonne : féeriques Landes de Gascogne
Caché dans un bel écrin de verdure, à 5 km de la ville thermale de Casteljaloux, à mi-chemin entre Bordeaux et Montauban, le nouveau domaine Les Landes de Gascogne Center Parcs est 100 % piéton. Entre la découverte des dindons gascons et des lapins landais à la ferme pédagogique, les ateliers jardinage du potager et les sorties en poney, tout est fait pour sensibiliser et reconnecter petits et grands à la nature. Pour cuisiner équilibré, on s’approvisionne sur place, au marché de producteurs locaux de fruits et légumes issus de l’agriculture raisonnée. Cela n’empêche pas de craquer pour la tarte à la tomate de Marmande servie dans les deux restaurants du domaine. À partir de 239 euros les deux nuits pour quatre personnes dans le cottage Comfort de 54 m2.
9. Suisse : mener grand train en terres helvètes
Le voyage commence tout près de la frontière franco-suisse, à Montreux, sous un microclimat méditerranéen. L’hôtel Tralala, demeure historique du XVIIe siècle, y propose 35 chambres nommées en hommage à des artistes de jazz (chambre double dès 120 euros la nuit). Le lendemain, on embarque à bord du train GoldenPass Panoramic, direction la commune de Zweisimmen (en deux heures, à partir de 34 euros). Un voyage tout confort dans des wagons panoramiques, pour profiter des paysages grandioses de la Suisse, des rives du lac Léman en passant par les montagnes du pays d’Enhaut.
Pour le même prix, vous pouvez aussi voyager dans le GoldenPass Belle Époque, qui a des faux airs de l’Orient-Express. Les plus gourmands s’arrêteront à la gare de Château-d’Oex, où le restaurant Le Chalet propose des spécialités à base de fromage (35 euros le repas). Enfin, à Zweisimmen, la journée s’achève au Rinderberg Swiss Alpine Lodge, qui propose des chambres cosy dans une bâtisse traditionnelle, avec vue sur les sommets (chambre double dès 180 euros la nuit).
10. Luxembourg : marcher au pays de la randonnée
Pas besoin d’aller au bout du monde pour dénicher un eldorado vert. Dans le Grand-Duché, accessible en deux heures et demie de train depuis Paris, on découvre l’un des réseaux de randonnée les plus denses au monde, formé par quelque 5 000 km de sentiers balisés ! Quant au tourisme à vélo, c’est une fierté nationale, avec 600 km de pistes cyclables. Et, bonne surprise, dans le pays, les transports en commun sont gratuits. On peut combiner train et balade grâce aux Chemins de fer luxembourgeois (CFL), qui proposent 43 itinéraires de 4 à 30 kilomètres, qui mènent d’une gare à l’autre.
Les fans de cuisine végétale seront comblés à la brasserie Côté cour, petite sœur de l’étoilé La Distillerie, dans le château de Bourglinster, près de la capitale (comptez 45 euros le repas). Pour reprendre des forces, on se repose, dans une ambiance conviviale, au Mama Shelter de la ville de Luxembourg (chambre double dès 159 euros la nuit), et on en profite pour découvrir les trésors de la capitale (en photo, le pont Adolphe).
11. Slovénie : la plus verte contrée européenne
À moins de deux heures de vol de Paris, mais également accessible en train depuis Paris via Munich, le dépaysement est total. Dans la (petite) capitale Ljubljana, le parc Tivoli nous immerge en pleine nature. Le centre-ville, interdit à la circulation, peut se visiter en réservant un Kavalir — un véhicule électrique gratuit —, à moins de louer un vélo en libre-service, dans l’une des 50 stations BicikeLJ (première heure gratuite).
Après avoir grignoté local, chez Monstera Bistro (27 euros le déjeuner), situé en plein cœur de la ville, on rejoint, en bus, le lac de Bled, l’un des lieux les plus photographiés au monde. Une excursion incontournable ! Une fois sur place, on monte à bord d’un petit bateau en bois, un pletna, pour gagner la petite île au centre du lac et sa chapelle du XVIIe siècle. Retour à la capitale, où les hôtels de charme sont légion, dont le Ljubljana Park, installé dans un bâtiment historique qui surplombe la vieille ville (chambre double dès 72 euros la nuit).
12. Allemagne : balade en Forêt-Noire
En seulement quatre heures de train depuis Paris (avec le TGV Lyria, arrêt Fribourg-en-Brisgau), on s’offre un dépaysement total dans le sud-ouest de l’Allemagne, où une immense mer de sapins a donné son nom à la Forêt-Noire. S’y nichent lacs apaisants et villages montagnards, où règne un art de vivre joyeux et gourmand. D’ailleurs, les spécialités culinaires ne manquent pas, comme le fameux gâteau à base de génoise au chocolat, de kirsch et de crème qu’on a baptisé du nom de la région. En fin de journée, on s’arrête au bord du lac Titisee pour poser ses valises à Hinterzarten, dans l’hôtel Alemannenhof (chambre double dès 178 euros la nuit). Possibilité de prolonger le séjour en prenant la route des vins qui traverse le pays de Bade.