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Smartphones et transport aérien : pourquoi faut-il toujours passer en mode Avion ?


Attachez votre ceinture, relevez votre tablette et coupez la connexion aux réseaux 4G au sol. Lorsqu’on prend l’avion, la demande du personnel navigant de passer en mode Avion peut sembler anachronique aujourd’hui, alors même que les appareils sont de plus en plus connectés, et alors que les autres connexions, Bluetooth et wi-fi, sont actives. Il n’est d’ailleurs plus obligatoire depuis 2014 d’éteindre son téléphone ou de le passer en mode Avion au décollage, et l’Agence européenne de la sécurité aérienne a laissé le dernier mot aux compagnies aériennes qui choisissent leur politique commerciale à bord. Alors pourquoi continuent-elles ?

Non, elles ne privilégient pas leurs réseaux wi-fi payants au détriment de nos abonnements à l’Internet mobile. Elles appliquent tout simplement le principe de précaution et limitent juste les risques d’interférences des ondes électromagnétiques avec les commandes de l’avion.

En mode normal, les smartphones sollicitent en effet les réseaux des antennes 3 ou 4G émettrices au sol pour un échange de données. Le mode Avion coupe, lui, la recherche plus intense de réseaux lors d’un vol en haute altitude et l’envoi massif d’ondes. « Cela induirait des propagations de signaux dans l’environnement de l’aéronef dont les caractéristiques comme la fréquence, la forme d’onde ou la puissance pourraient être de nature à perturber ses systèmes/équipements », nous précise la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC).

Une interférence radio pour les pilotes

Un seul oubli ne suffirait pas à perturber le vol mais une utilisation massive d’un réseau pour regarder des vidéos en streaming pourrait perturber les antennes de l’avion. En clair, les ondes à la recherche d’une antenne à laquelle se connecter pourraient réduire la qualité des signaux radios utilisés par les pilotes pour communiquer avec les contrôleurs aériens. « Les ondes électromagnétiques peuvent aussi déranger les commandes électroniques de l’avion qui passent par des câbles mais récupèrent une partie de l’énergie électrique des alentours », pointe Éric Fournier, directeur des affaires internationales à l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR). Il n’y a cependant pas eu de crash officiellement attribué à l’utilisation d’un smartphone.

Quid alors des connexions wi-fi proposées sur les avions les plus récents grâce à un Internet par satellite ? Potentiellement problématique, son utilisation est aussi encadrée. « La connectivité offerte à bord par certaines compagnies a fait l’objet d’une certification lors de laquelle il a été démontré que « l’écosystème » à l’œuvre n’impacte pas le fonctionnement des équipements de l’aéronef » précise la DGAC.

Autre signal sans-fil, le Bluetooth, enfin, ne présente que très peu de risques. « Il est sur la même bande de fréquence que le wi-fi historique », rappelle Éric Fournier de l’ANFR « mais avec une puissance d’un rapport de 1 à 100 Milliwatt donc l’interférence avec les systèmes de l’avion est quasi impossible même avec une accumulation de passagers utilisant le Bluetooth ».

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