« Maman, comment peux-tu me dire une chose pareille, toi ? » À l’arrêt du bus 62, dans le XIIIe arrondissement de Paris, Hélène supplie sa mère au téléphone. Pas de changer d’intention de vote aux élections législatives mais de se rappeler la femme qu’elle était dans les années 1970-1980 : indépendante et militant pour un accès libre à l’avortement. C’est à notre demande qu’elle lui passe ce coup de fil, histoire que nous échangions avec la septuagénaire, sur la relation qu’elle entretient avec sa fille depuis cette campagne inédite.
Car il est un couple moins attendu qui peut être électrisé par les discussions autour du prochain scrutin : le duo mère-fille. La défense des droits des femmes est, en effet, devenue un argument électoral de poids pour les trois principaux blocs en lice. Et ce n’est pas sans conséquence sur les rapports qu’entretiennent ces femmes qui s’aiment (souvent), s’inspirent et finissent, parfois, par prendre leurs distances.
