Le-Public - News, business, culture Blog Medical Produits antipoux : les autorités sanitaires alertent sur la présence de pesticides
Medical

Produits antipoux : les autorités sanitaires alertent sur la présence de pesticides


Présents dans les traitements antipoux, les insecticides ménagers ou les médicaments vétérinaires, ces composés dérivés de la fleur de pyrèthre sont désormais qualifiés de « signaux confirmés » par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. « Ce que montre l’analyse, c’est une imprégnation chronique, à bas bruit, mais massive », alerte François Veillerette, cofondateur de l’association Générations futures.

L’Anses pointe les liens entre l’exposition aux pesticides in utero et des pathologies graves : troubles du développement neurologique, malformations congénitales… Une des molécules pointée du doigt dans l’analyse ? Les pyréthrinoïdes. Suspectés d’être neurotoxiques, cancérigènes et perturbateurs endocriniens, ils inquiètent particulièrement.

Les pyréthrinoïdes dans le viseur

« Ce sont des perturbateurs endocriniens : ils modifient le fonctionnement des cellules. Et on observe alors des pathologies de l’enfant comme les troubles « dys- » (dyslexie, dyspraxie) ou encore les TDAH (troubles de l’attention) », explique le médecin Joël Spiroux de Vendômois. Présentés à l’origine comme des alternatives plus sûres aux anciens insecticides, leur toxicité à long terme est aujourd’hui fortement questionnée.

Alors que la littérature scientifique alerte depuis des années, la réglementation peine à suivre. « Ce sont des perturbateurs neurodéveloppementaux potentiels. Ils interfèrent avec les circuits dopaminergiques, ce qui peut nuire à la mémoire, à la concentration, aux apprentissages », détaille le Dr Spiroux. Il ajoute : « C’est comme une goutte qui tombe tous les jours. À long terme, cela peut saturer les mécanismes de défense de l’organisme. »

François Veillerette déplore « un décalage persistant entre la science académique et la science réglementaire, qui tarde à intégrer ces signaux d’alerte ».

Des recommandations encore timides

Malgré une classification des pyréthrinoïdes comme substances préoccupantes dès 2022, ces produits restent largement accessibles, souvent perçus comme inoffensifs. « On les trouve en pharmacie, en supermarché… », s’indigne François Veillerette.

Face à ces constats, l’Anses appelle à mieux informer les professionnels de santé, mais aussi les familles. Une révision des réglementations pourrait être envisagée, notamment pour limiter l’exposition des publics sensibles comme les femmes enceintes et les jeunes enfants. Car si les preuves s’accumulent, la vigilance sanitaire peine encore à suivre le rythme des découvertes scientifiques.

Pourtant, des consultations préventives existent pour les femmes souhaitant avoir un enfant « en bonne santé », rappelle le Dr Spiroux : « On y apprend à repérer les perturbateurs endocriniens dans son quotidien et à les éviter. » Une démarche encore peu connue mais essentielle face à une contamination devenue invisible et constante.

Mais pour Générations futures, cela ne suffit pas : l’association réclame l’interdiction pure et simple des pyréthrinoïdes pour usage domestique. « On ne peut pas d’un côté alerter sur leur neurotoxicité, et de l’autre continuer à vendre ces produits en toute liberté », insiste Veillerette, qui rappelle que des solutions existent : « répulsifs naturels, alimentation bio… ».

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Exit mobile version