« Recherche trois médecins. » Au détour d’un plateau céréalier, le panneau à l’entrée de la charmante bourgade de Bû (Eure-et-Loir) manifeste un mal aussi profond que contagieux. Celui de l’avancée inexorable des déserts médicaux, flagrante en Centre-Val de Loire, région métropolitaine la moins dotée en médecins généralistes – 101,8 pour 100 000 habitants, 125,2 à l’échelle nationale. « Depuis fin 2020, nous avons ferré une vingtaine de médecins, aucun n’a pu être ramené sur le rivage. Jusqu’à aujourd’hui… » Dans la salle des fêtes où se pressent une centaine de concitoyens, ce 9 avril, le maire, Pierre Vanier, ne cache pas son soulagement.
La star du jour entre alors en scène d’un pas alerte, s’empare du micro, balaie son auditoire d’un œil malicieux. « Je n’avais encore jamais été comparé à un poisson, merci pour cette métaphore inédite, je ne regrette pas les trois heures cinquante de route ». Première boutade, premiers sourires ; voici le public sous le charme du docteur Martial Jardel, visage poupin et barbe de trois jours trahissant autant la fatigue que la décontraction.