La ville de Rognac, près de Marseille a basculé à l’extrême droite lors d’une élection municipale anticipée dimanche. Cette élection d’un candidat du Rassemblement national est une première dans le département depuis près de 30 ans après la victoire du Front national en 1995 à Marignane et celle de 1997 à Vitrolles.
Le maire élu, Christophe Gonzalez, 53 ans, adhérent du parti lepéniste depuis un an et novice en politique qui se présentait sous une double étiquette « union des droites » RN-RPR, la formation construite par le député et délégué départemental RN Franck Allisio, a remporté l’élection avec 38,05 % des voix à l’issue d’une quadrangulaire, selon les chiffres communiqués ce lundi par la préfecture des Bouches-du-Rhône.
« Une victoire historique », a salué Franck Allisio assurant qu’il s’agissait d’ « un message fort » pour les municipales de 2026. « Ça montre que quand on joue une élection à la régulière, c’est-à-dire sans que personne ne se fasse acheter entre les deux tours, on gagne ! »
Selon lui, le choix des habitants de Rognac « est le même que celui des Provençaux aux législatives », quand le RN avait été placé en tête au premier tour dans toutes les circonscriptions des Bouches-du-Rhône hors de Marseille.
Jordan Bardella a salué « une victoire de très bon augure » pour les prochaines échéances électorales. « C’est le résultat d’une implantation locale réussie et d’une progression constante des idées nationales dans les territoires », s’est aussi félicitée Marine Le Pen.
🇫🇷 Belle victoire ce soir pour le Rassemblement National : Christophe Gonzalez est élu maire de #Rognac, dans les Bouches-du-Rhône !
Merci aux Rognacais pour leur mobilisation et leur confiance.
Une victoire est de très bon augure pour les #municipales2026 ! pic.twitter.com/ysODs6zINd
— Jordan Bardella (@J_Bardella) November 24, 2024
À l’inverse pour la gauche, cette victoire du RN passe mal. « Nous regrettons que les affaires judiciaires de la maire sortante et la porosité entre la droite et son extrême sur notre territoire aient permis au RN de ravir une mairie dans les Bouches-du-Rhône pour la première fois depuis 30 ans », a réagi la fédération du PS local. Quelques jours avant le second tour, les délégués départementaux du PS, du PCF et des Écologistes avaient appelé dans un communiqué commun les électeurs à un « sursaut démocratique ». « Rognac ne doit pas devenir la prise de guerre et le laboratoire des ennemis de la République », avaient-ils lancé. Pour la maire sortante Sylvie Miceli-Houdais, interviewée par la Provence, « le paysage politique ressemblera à ça en 2026 ».
Rognac, une ville de 12 500 habitants, située au bord de l’étang de Berre, avait dû organiser des élections municipales anticipées suite à la démission d’une dizaine de conseillers municipaux sur fond de mauvaise gestion financière de la mairie divers droite. Une enquête préliminaire a été ouverte contre la maire sortante UDI Sylvie Miceli-Houdais (candidate à sa réélection). Celle-ci aurait fait un usage abusif de la carte bancaire de la mairie pour des dépenses personnelles. Elle a toujours démenti ces accusations.
