Selon les derniers chiffres donnés ce jeudi par Santé publique France, plus de 600 cas d’infections à méningocoques ont déjà été recensés depuis le début de l’année en France, soit un niveau sans précédent depuis 2010. Face à cette flambée, le ministre de la Santé, Yannick Neuder a décidé une « intensification de la stratégie vaccinale pour mieux protéger les populations les plus exposées aux méningites ».
Les infections à méningocoques sont particulièrement nombreuses et causent notamment les méningites les plus graves qui, même soignées, entraînent une mortalité élevée et un gros risque de séquelles.
Cette hausse des cas de méningite est sensible depuis plusieurs années, ce qui avait conduit les autorités sanitaires à déjà élargir la vaccination pour répondre à la montée en puissance de nouvelles souches : A, Y et W, cette dernière étant particulièrement meurtrière. Elles ont quasiment supplanté le méningocoque C, qui était ciblé de manière unique par un vaccin. Toutefois, la souche B (cible d’un autre vaccin) reste la plus répandue.
Une vaccination déjà élargie depuis janvier
Depuis janvier, les bébés de moins d’un an devaient recevoir un vaccin ciblant A, C, W et Y et non plus seulement C. Ce sera désormais obligatoire pour tous les moins de deux ans comme c’est déjà le cas pour le vaccin B. Le ministère instaure aussi un rattrapage pour les bébés n’ayant pas été vaccinés en temps voulu. Tous les moins de cinq ans concernés devront recevoir les vaccins ACWY et B.
Déjà recommandé chez tous les 11-14 ans, un rappel de ACWY donnera lieu à une campagne dans les collèges, couplée à celle en vigueur contre le papillomavirus (HPV). Enfin, une campagne de rattrapage (B et ACWY) va viser les 15-24 ans n’étant pas à jour de leurs vaccins, sur le modèle de ce qui s’est récemment fait à Rennes après la mort d’une jeune patiente.
Ces mesures s’inscrivent largement dans la lignée de recommandations récentes de la Haute Autorité de santé (HAS). Mais elles vont un peu plus loin. La HAS ne recommandait en effet un rattrapage ACWY que jusqu’à 3 ans. Et, concernant les 15-24 ans, elle ne recommandait pas forcément d’inclure la souche B dans la campagne de rattrapage.