La réponse du syndicat n’a pas tardé. L’Union des navigants de l’aviation civile (Unac) a déposé mercredi un préavis de grève illimité chez la compagnie aérienne britannique EasyJet, après l’annonce de la fermeture de sa base de Toulouse (Haute-Garonne) mardi, rapporte un représentant du syndicat au Parisien, confirmant une information d’Actu Toulouse.
Le préavis ne concerne pas seulement Toulouse, il est « national », informe Gaël Leloup, délégué syndical de l’Unac, et démarre le 16 septembre. Il s’agit pour le moment « d’un moyen de pression sur la compagnie », explique-t-il, alors que des négociations doivent commencer lundi. Cela permet aussi « d’être prêt le cas échéant » pour lancer une grève, ajoute-t-il.
L’Unac n’appelle pas tous les personnels navigants à faire grève dès le 16 septembre, « on choisira certaines dates, les plus marquantes », en fonction de l’avancée des discussions avec la compagnie, explique Gaël Leloup. EasyJet emploie 125 personnes sur place et souhaite lancer un plan de départs volontaires « limité » qui concernerait une trentaine d’employés en France.
Une fermeture « parce que plus viable, ou par intérêt économique » ?
La compagnie aérienne a expliqué dans un communiqué mardi que « la proposition de fermeture de la base de Toulouse est due à une combinaison de facteurs, dont une reprise plus lente post-Covid et la pression inflationniste » qui affecte « la capacité d’EasyJet à investir davantage en France ».
Pour le moment, il s’agit de comprendre « si la fermeture de cette base est justifiée », déclare Gaël Leloup. Ferme-t-elle « parce qu’elle n’est vraiment plus viable, ou par intérêt économique ? ». Dans ce cas-là, d’autres bases pourraient être en danger à l’avenir, souligne le délégué syndical, « et si dans deux ans c’était celle de Bordeaux qui fermait ? »
Contactée, la section EasyJet du syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC-FO) se déclare « en soutien total des collègues de la base de Toulouse » ainsi que de l’Unac. Mais « pour le moment on ne va pas aller sur un préavis de grève », commente un représentant auprès du Parisien. Ce syndicat attend de voir ce que donneront les négociations, ainsi qu’un retour d’expertises pour vérifier les arguments avancés par EasyJet.
« Nous n’excluons pas de déposer un préavis de grève à un autre moment », précise-t-il toutefois. Il souligne que relocaliser les employés de la base de Toulouse ailleurs en France pourrait s’avérer compliqué, « ils ont une vie de famille sur place ». L’annonce de la fermeture « est un choc » pour eux, abonde Gaël Leloup, « certains sont là depuis 12 ans, ils ont construit des maisons sur place, ont eu des enfants… »
Une « terrible nouvelle »
Selon le communiqué de l’entreprise, EasyJet « souhaite continuer à se développer en France et prévoit notamment une croissance de capacité de plus de 5 % cet hiver ». Cette restructuration « fait partie intégrante de la stratégie à long terme de la compagnie pour pérenniser ses activités sur le marché français » et lui permettra « de saisir les opportunités de croissance et de maintenir sa place de deuxième compagnie aérienne en France ».
Le maire (DVD) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a qualifié sur X la décision de « terrible nouvelle » pour les 125 salariés locaux, estimant que ce « coup à l’emploi (…) occasionnera d’autres répercussions quant aux liaisons qu’opère EasyJet ». La présidente de la région Occitanie Carole Delga (PS), a de son côté appelé « la direction à instaurer un dialogue social de qualité en proposant à chacun une solution pour rebondir dans les meilleures conditions possibles. »