Des agriculteurs de la Coordination rurale (CR), deuxième syndicat agricole français, se sont mis en route depuis différentes régions vers Paris et l’Essonne, où ils ont l’intention d’exprimer leur colère cette semaine, mais ne prévoient pas d’action importante ce dimanche soir. Cependant, le secrétaire général de la CR, Christian Convers, a été interpellé dans le XVIIe arrondissement de la capitale ce dimanche après-midi.
🔴 Le secrétaire général de la CR Christian Convers interpellé pour avoir porté un bonnet jaune
Nous appelons les députés et les élus de la region parisienne à venir au commissariat de Paris 17eme ou notre secrétaire général est détenu
La police fait pression pour empecher un… pic.twitter.com/XG96hkcyCv— Coordination Rurale (@coordinationrur) January 5, 2025
« Nous sommes en route, en tracteur, mais pour l’instant rien ne se passe, car des gendarmes sont disposés loin de Paris sur les routes pour nous attendre », indiquait dans l’après-midi à l’AFP Patrick Legras, porte-parole de la Coordination rurale, et président de la CR Hauts-de-France.
Le mouvement a prévu plusieurs points de rencontre en région parisienne pour les manifestants reconnaissables à leur bonnet jaune, sur les itinéraires convergeant de l’ouest, du nord, de l’est et du sud vers Paris. « Il n’y a pas d’évolution importante de notre mouvement à attendre ce dimanche, avant demain (lundi) », a assuré Patrick Legras, lui-même en route depuis les Hauts-de-France.
Les agriculteurs auraient refusé d’enlever leur bonnet jaune
Selon une source policière, à 16 heures, une dizaine de tracteurs, neuf véhicules légers et un camping-car en provenance du Loir-et-Cher et d’Eure-et-Loir progressaient en direction de la région parisienne, via la D 927 et la D2020, au niveau de Châteaudun (Eure-et-Loir).
« Volontairement, nous avons réparti l’organisation de cette journée et des journées à venir entre cinq personnes » seulement, indiquait la présidente du mouvement Véronique Le Floc’h sur RMC dimanche matin. « Chacun a la responsabilité du lieu de rassemblement des agriculteurs, qu’ils soient en voiture ou en tracteur ».
« A priori, nous avons interdiction de rentrer dans Paris » dimanche soir, « on obéit, on se mettra en place dans la nuit », avait pour sa part précisé à l’AFP Christian Convers, secrétaire général de l’organisation. Coutumière des actions coup de poing, la CR souhaite obtenir des garanties du Premier ministre pour la défense d’une agriculture axée sur la protection des petits exploitants qu’elle estime broyés par le libre-échange.
Christian Convers devait participer dans la soirée à Paris à un rassemblement d’agriculteurs place du Brésil, dans le XVIIe arrondissement, lieu choisi symboliquement pour dénoncer le récent accord commercial entre l’Union Européenne et le Mercosur.
« On enchaîne les différentes crises sanitaires, économiques, géopolitiques et climatiques »
Selon un journaliste de l’AFP sur place, onze agriculteurs présents place du Brésil ont été invités à quitter leur bonnet jaune, ce qu’ils ont refusé de faire. De source policière, l’organisateur du rassemblement a été interpellé et les autres manifestants « raccompagnés à l’extérieur de Paris ». Christian Convers a été libéré dans la foulée, a annoncé Véronique le Floc’h sur BFMTV.
Les actions de la CR interviennent à la veille du lancement de la campagne pour les élections aux chambres d’agriculture. Ces élections organisées du 15 au 31 janvier, détermineront les nouveaux rapports de force entre syndicats agricoles, parmi lesquels la FNSEA est actuellement ultra-dominante selon les résultats du dernier scrutin de 2019. Les quatre principaux syndicats doivent être reçus à Matignon le 13 janvier.
« Depuis le Covid, on cumule, on enchaîne les différentes crises sanitaires, économiques, géopolitiques et climatiques, nous faisons face à une inflation de nos coûts de production et les prix payés à nos producteurs ne suivent pas, et nous avons de nombreux agriculteurs dans la détresse », a déclaré Véronique le Floc’h sur RMC.
Selon elle, 30 000 fermes ont reçu une aide depuis un an, à hauteur de 9 000 euros, « quand le ministère dit lui même que plus de 150 000 fermes sont en détresse financière ».