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Cacophonie entre le PS et LFI : la gauche déjà divisée sur l’après-censure


À gauche pas de suspense : il semble quasiment acquis que toutes ses composantes, de François Hollande aux Insoumis, voteront la motion de censure à l’Assemblée cette semaine. En revanche, le Nouveau Front populaire (NFP) est bien loin de parler d’une seule voix sur la période qui s’ouvrira ensuite. La cacophonie s’intensifie même entre socialistes et Insoumis. Qu’il s’agisse du scénario sur le futur gouvernement ou de la stratégie à adopter pour l’élection présidentielle, anticipée ou non.

Ce dimanche 1er décembre, le patron des socialistes Olivier Faure a expliqué sur RTL, « partager pleinement » la proposition formulée une semaine plutôt par le patron des députés PS Boris Vallaud pour l’après-Barnier, à savoir un gouvernement de gauche qui passerait un pacte de « non-censure » avec les groupes politiques du Parlement, hors RN.

« Nous serons, de toute façon conduits à des compromis », a plaidé Faure, pour qui cela ne veut pas dire « gouverner avec des macronistes ». Sauf que Jean-Luc Mélenchon a déjà répliqué dès le 24 novembre que « ce sera sans LFI », accusant les socialistes de vouloir « transformer le NFP en nouveau socle commun, avec d’autres ».

Pour LFI, la solution tient en une formule : Lucie Castets à Matignon

Le député LFI Paul Vannier, membre de la direction, voit dans ces prises de position « un tournant majeur, s’il était engagé ». « Ce serait la rupture du PS avec le NFP comme arc de force et porteur d’un programme de rupture. » Pour LFI, la solution tient en une formule, déjà éprouvée l’été dernier : Lucie Castets à Matignon.

Et tant pis si cette dernière n’a plus les faveurs du PS et que l’intéressée elle-même dise ne « pas être dans l’état d’esprit » d’une éventuelle nomination comme Première ministre. Les Insoumis misent surtout sur le départ d’Emmanuel Macron. « C’est lui le responsable de la crise, c’est lui le verrou. La seule issue de cette crise politique, c’est sa destitution ou sa démission », fait valoir un cadre LFI.

« Jean-Luc Mélenchon est en campagne permanente »

Dans le cas d’une présidentielle anticipée, Jean-Luc Mélenchon est déjà dans les starting-blocks. Vendredi soir, il a proposé « une candidature commune (…) sur la base du programme » de LFI. « Jean-Luc est en campagne permanente. On se prépare à une éventuelle accélération de la crise », glisse un de ses lieutenants. Sur RTL, Olivier Faure l’a pourtant invité à prendre « sa part d’humilité ». « Je ne vois pas très bien au nom de quoi aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon serait le candidat naturel, ni même pourquoi son programme serait celui qui s’imposerait à tous » a rétorqué le socialiste.

Ce dernier appelle toujours à « un processus collectif et démocratique qui aboutisse à une candidature commune » à la présidentielle. Dans la même veine, la patronne des écologistes Marine Tondelier, dont le rôle de trait d’union du NFP devient de plus en plus délicat, et Lucie Castets ont appelé ce week-end à une « candidature commune » à gauche dans une tribune baptisée « Gagnons ensemble ».

« Il nous faut désormais nous organiser pour obtenir une majorité au Parlement et remporter la prochaine élection présidentielle », exhortent-elles. Tout en mettant en garde : « Chaque querelle au sein de notre propre camp est une offrande faite à nos adversaires. Ne leur faisons pas ce cadeau. » Une supplique pour l’instant bien vaine.

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