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Zone de turbulences pour Worldline, le géant français des paiements, confronté au mécontentement de Harris Associates, son deuxième actionnaire


Le siège de Worldline à la Défense, dans les Hauts-de-Seine, le 26 octobre 2023.

En général, les grands gérants d’actifs cultivent la discrétion. Jamais ils ne divulguent les conversations qu’ils mènent en aparté avec les entreprises dans lesquelles ils sont investis. Sauf quand ils s’impatientent. C’est clairement le cas de Harris Associates, le deuxième actionnaire de Worldline, qui revendique 9,5 % de son capital, devant le Crédit agricole (7 %) ou Bpifrance (4,5 %), mais derrière SIX Group, l’opérateur de la Bourse suisse (10,5 %).

Alors que le géant français des paiements est ciblé depuis décembre 2023 par le fonds activiste britannique Bluebell Capital Partners, la firme de Chicago, qui gère plus de 100 milliards de dollars (93 milliards d’euros) d’actifs, apporte son soutien à cette campagne dans un entretien au Monde.

« Le fonds activiste a raison quand il dit qu’un sentiment d’urgence est nécessaire. Je pense que Worldline a conscience que des changements doivent intervenir, mais il doit agir plus vite », enjoint David Herro, associé qui pilote les placements de Harris Associates en dehors des Etats-Unis. Et d’ajouter : « Cela fait plus de trente ans que je fais ce métier, et je ne pense pas avoir déjà vu le cours d’une action plonger de près de 60 % en une journée. Cela montre une perte de confiance du marché. »

« Une base de coûts trop élevée »

Worldline, qui présente le 28 février ses comptes annuels, peine à sortir de la zone de turbulence dans laquelle il est entré le 25 octobre 2023, jour où son cours s’est écroulé et où près de 4 milliards d’euros de capitalisation boursière se sont envolés, après la publication de résultats pour le troisième trimestre truffée de mauvaises nouvelles.

Confronté à une « dégradation des tendances de consommation », notamment en Allemagne, le groupe qui emploie 18 000 collaborateurs a annoncé, le 7 février, un plan de transformation pouvant conduire à « une réduction de l’effectif global d’environ 8 % au maximum ». « C’est une partie de ce qui doit être fait. Worldline a réalisé beaucoup d’acquisitions dans le passé et fonctionne avec une base de coûts trop élevée après avoir pris du temps pour intégrer ces opérations », commente M. Herro.

Mais le gérant attend de pied ferme d’autres annonces. D’abord, celle de la nomination d’un nouveau président, après la mort de Bernard Bourigeaud, le 14 décembre 2023. « Il est plus important de trouver la bonne personne que de se précipiter », tempère, toutefois, M. Herro. « La recherche d’un nouveau président a été lancée début janvier. Un mandat a été confié au cabinet Egon Zehnder. Les quatre candidats présélectionnés devraient être auditionnés prochainement par le comité des nominations. Un nouveau président devrait être choisi dans la deuxième quinzaine du mois de mars », précise au Monde Georges Pauget, administrateur référent de Worldline et président par intérim depuis le 15 décembre.

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