Même s’il estime que les actifs devraient « sans doute travailler plus », le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a indiqué, ce vendredi, être « plutôt » partisan d’une contribution accrue des retraités à l’effort financier en faveur du système de retraites.
Mais abroger la réforme de 2023, comme la CGT le souhaite, « est extrêmement coûteux et on n’en a absolument pas les moyens, donc c’est non », a-t-il affirmé au micro de RTL.
« Rééquilibrer le niveau de vie entre les retraités et les salariés »
Éric Lombard a également commenté la remarque de la Cour des comptes, dans un rapport publié jeudi, « pointant que le niveau de vie des retraités était, en moyenne, supérieur au niveau de vie des salariés ». C’est « assez illogique », a-t-il dit, répondant « plutôt oui » à ce que les retraités contribuent davantage à l’effort national.
« Rééquilibrer le niveau de vie entre les retraités et les salariés est une piste de solution qui me paraît raisonnable », a-t-il ajouté alors qu’on l’interrogeait sur la possibilité de désindexer les pensions de l’inflation, comme évoqué par la Cour des comptes. Le ministre a néanmoins souligné que « c’était aux partenaires sociaux de se prononcer ».
Éric Lombard a considéré par ailleurs « qu’on est à un moment de bascule historique » de la géopolitique mondiale, qui va « obliger les Européens à prendre en main leur destin ». Cela passe par « une vision européenne » de la défense, qui « va coûter plus cher », a-t-il remarqué.
« 5 à 10 ans pour réfléchir à l’évolution de notre modèle »
Il a observé que, « si on avait le taux d’emploi de l’Allemagne, on n’aurait pas de déficit » : « il faudra sans doute travailler plus », a-t-il convenu. Il a évoqué « un horizon de 5 à 10 ans pour réfléchir à l’évolution de notre modèle, dans le cadre d’un débat public ».
Le ministre a par ailleurs assuré que la surtaxe d’impôts sur les sociétés prévue en 2025 pour les entreprises réalisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires ne durerait bien qu’un an : « c’est un engagement que nous avons pris », pour garder la fiscalité française « attractive », « dans un monde de concurrence », a-t-il expliqué.