Les ventes de voitures neuves en Europe sont légèrement reparties à la hausse de 2,8 % au mois mars, selon les derniers chiffres publiés par l’association des constructeurs (ACEA). Fait significatif, les immatriculations de véhicules électriques ont compensé la baisse des ventes de véhicules à essence et diesel, grâce aux bonnes performances des constructeurs Renault ou Volkswagen. Malgré ce contexte favorable, les ventes du constructeur américain plongent. Elles ont chuté de 36 % en mars par rapport à mars 2024, et ont été quasiment divisées par deux sur l’ensemble du premier trimestre.
La marque Tesla a vu ses immatriculations baisser dans l’Union européenne de 45 % en cumulé depuis le début de l’année, retombant à 36 167 véhicules contre 65 774 sur les trois premiers mois de 2024, soit la plus grosse baisse relative sur la période parmi les principaux constructeurs automobiles.
Elon Musk critiqué pour son rapprochement avec Donald Trump
Un coup d’arrêt qui s’explique pour plusieurs raisons. À commencer par la réputation de son patron Elon Musk, qui s’est rapproché du président Donald Trump en prenant les rênes du département de l’efficacité gouvernementale de l’administration Trump. Même si Elon Musk a rassuré les investisseurs en affirmant qu’il allait se reconcentrer sur le constructeur automobile probablement dès le mois de mai, cette parenthèse a entaché l’image du constructeur et aura coûté cher à l’entreprise.
Le spécialiste des véhicules électriques a vu sa production reculer de 16 %, à 362 615 unités, au premier trimestre, tandis que ses livraisons se sont affaissées de 13 %, à 336 681 unités. Parallèlement, le bénéfice par action a chuté de 40 % en passant de 0,45 à 0,27 cent, là où les analystes tablaient sur un repli nettement moindre autour de 0,42 cent par action.
Enfin, sur les trois premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires s’est élevé à 19,34 milliards de dollars en recul de 9 %. Cette baisse s’explique par la diminution des livraisons, liée en partie à une mise à jour de son Model Y mais aussi par la diminution des prix de vente pour tenter de faire à la concurrence chinoise de plus en plus forte. Désormais, en Europe, la part de marché de Tesla est passée à 2 % contre 2,9 %, il y a un an.
Tesla victime de la guerre commerciale
Lors de la publication de ses résultats, Tesla a indiqué qu’il était pour l’instant difficile de mesurer l’impact de l’évolution des politiques commerciales mondiales sur les chaînes d’approvisionnement automobile et énergétique. Sur le marché chinois, Tesla a déjà retiré deux de ses modèles. C’est pourquoi, le groupe a indiqué qu’il réévaluera ses prévisions pour l’exercice 2025 au deuxième trimestre. Mais, la prévision initiale d’Elon Musk, d’une croissance des ventes de 20 % à 30 % en 2025, paraît de plus en plus illusoire.
D’autant que l’arrivée d’une Tesla « abordable » à moins de 25 000 euros se fait attendre. Son lancement est toujours prévu officiellement au premier semestre 2025, mais le constructeur reste étonnamment silencieux sur le sujet. Tesla vise à produire 250 000 de ces véhicules aux États-Unis en 2026, avec des plans pour une production ultérieure en Chine et en Europe.