C’est une mauvaise nouvelle supplémentaire pour le Nouveau Front populaire (NFP), qui tombe particulièrement mal alors que les discussions ont repris, ce week-end, après une semaine de suspension, entre les partenaires de l’alliance de gauche, pour proposer un candidat pour Matignon.
Lundi 22 juillet, l’économiste Laurence Tubiana a publié une lettre sur le réseau social X, dans laquelle elle constate que son nom « a rencontré des oppositions au sein du NFP. Tout cela ne me semble plus mener à l’apaisement dont nous avons tant besoin. J’en prends acte et leur adresse tous mes vœux de réussite ». Au début des négociations, son nom, proposé par le Parti socialiste (PS), avait été validé par le parti Les Ecologistes et par les communistes (PCF), mais La France insoumise (LFI) avait jugé sa candidature trop « macroncompatible ». Un renoncement définitif ? « Je parlerais plutôt d’une mise en retrait dans l’attente d’un consensus ou d’un accord majoritaire », précise Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, qui s’est entretenu avec Mme Tubiana et garde quelque espoir quant à un « revirement ».
Après les résultats du second tour des élections législatives, le 7 juillet, qui ont placé le NFP en tête d’une majorité relative, l’économiste se disait « prête ». Elle ajoutait : « Quand il y a une crise politique, il faut y répondre. Il y a besoin d’une personne de gauche, si cela doit être moi, je le fais. » Une déclaration d’intention qu’elle avait communiquée le jour de l’élection pour la présidence de l’Assemblée nationale, le 18 juillet, dans un entretien à l’Agence France-Presse.
« Laurence Tubiana a commis une double faute, analyse Denis Pingaud, expert en communication, qui publiera, le 22 août, Sortir de l’impasse (Les Petits Matins, 192 pages, 18 euros). Elle n’a pas mesuré que son nom n’était pas acceptable par les “insoumis” quelques jours après son plaidoyer pour un gouvernement de coalition [dans une tribune collective parue le 11 juillet dans Le Monde]. Elle a aussi parlé trop tard, et sans impact, au moment où le sujet était devenu le perchoir. »
Noms jetés au hasard
Laurence Tubiana était au nombre des personnalités privilégiées par le NFP. Il n’en reste plus qu’une, Huguette Bello, la présidente du conseil régional de La Réunion. Une dernière option qui validerait, au passage, la stratégie « insoumise », arc-boutée sur ce nom pour Matignon depuis que Fabien Roussel l’a suggéré. Dimanche 21 juillet, Paul Vannier, l’un des négociateurs de LFI, était d’ailleurs persuadé que le consensus pouvait s’opérer autour de Mme Bello, malgré les réticences persistantes du PS, qui regrette sa trop grande proximité avec Jean-Luc Mélenchon, le leader de LFI. « La solution Huguette Bello est celle qui est la plus proche du dénouement », confiait-il.
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