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« J’ai cru que l’avion allait exploser » : les passagers d’un vol Los-Angeles-Paris débarqués après une « odeur de chaud »


L’alerte s’est déclenchée soudainement, au bout de quatre heures de vol. Le repas venait d’être servi aux passagers du vol AF021 de la compagnie Air France, qui reliait jeudi Los Angeles à Paris Charles de Gaulle, quand les lumières se sont éteintes, retrace Jean, l’un des quelque 300 passagers du vol, de retour de vacances en Californie.

« J’ai personnellement pensé que c’était pour nous inciter à dormir », explique-t-il, avant que l’équipage ne signale que les vidéos des écrans à disposition n’étaient plus accessibles et que le wi-fi s’était lui aussi coupé. Puis les lumières rouges des issues de secours s’enclenchent et le commandant de bord annonce que l’avion va finalement atterrir à l’aéroport international Montréal-Trudeau.

Un arrêt improvisé pour l’appareil, un Boeing 777-200, après qu’une « odeur de chaud » a été repérée en cabine, explique Air France, contactée par Le Parisien. Après la coupure des appareils électriques, les lecteurs vidéos et les éclairages, comme le veut la procédure, l’atterrissage a été décidé par mesure de précaution, suivant les « procédures du constructeur et de la compagnie ».

Si l’appareil a « atterri normalement » vers 10 heures du soir, heure locale (4 heures du matin à Paris), la descente a pu déclencher quelques sueurs froides chez les passagers, qui ont dû quitter rapidement l’avion.

« Courez, courez »

Précisant d’abord que le Boeing allait subir « des vérifications », le commandant de bord a finalement indiqué aux voyageurs qu’ils devaient débarquer, les procédures devant prendre du temps, relate Jean. Puis le tempo s’est brusquement accéléré. Alors que les passagers pensaient l’alerte réglée, « il nous a indiqué que nous allions débarquer par la porte avant gauche. Tout le monde a commencé à prendre ses bagages cabines et à descendre tranquillement, quand soudain, il a crié : PNC descente rapide puis Descente immédiate urgente. Tout le monde s’est mis à courir », rembobine-t-il.

« Le personnel a bien géré malgré le stress. C’est allé très vite, pas vraiment le temps de paniquer ou de réfléchir », ajoute le passager, qui a partagé des photos de l’appareil en ligne. C’est seulement à ce moment-là qu’il découvre une odeur de chaud, émanant selon lui « de l’avant de l’appareil ».

« Juste après que ma rangée se soit levée, les hôtesses de l’air à l’arrière ont commencé à crier : Courez, courez, allez, allez, ce qui a fait paniquer tous ceux qui restaient dans l’avion », raconte aussi une autre passagère chino mexicaine, qui n’a pas souhaité donner son nom.

« Nous avons tous essayé de nous enfuir aussi vite que possible, alors qu’elles continuaient à nous crier de courir. J‘ai cru que l’avion était en feu ou qu’il allait exploser », lâche-t-elle, expliquant également avoir senti « un peu de fumée » lorsqu’elle courrait.

De son côté, Air France admet que la sortie a pu être « stressante » pour certains voyageurs, mais assure qu’il ne s’agissait pas d’une évacuation d’urgence classique. « C’est seulement un débarquement rapide, par précaution. Les passagers ont pu récupérer leurs bagages cabine et sortir par la passerelle », souligne le service presse du groupe. L’avion a pu prendre le temps d’être conduit à son point de parking, escorté par les pompiers, avant de procéder au débarquement.

Pas de « lien » avec le Boeing dérouté mardi

Une fois sur le tarmac, les passagers ont pu obtenir un repas et une boisson, et la bataille a débuté pour les équipes de la compagnie et de l’aéroport pour leur trouver rapidement un hébergement, malgré l’heure tardive. La passagère interrogée, qui voyageait à Paris avec son compagnon, a pu obtenir une place en hôtel au bout de trois heures. Moins chanceux, Jean figure parmi les derniers à avoir pu décrocher une chambre, vers 4 heures du matin seulement, au bout de six heures d’attente.

« Au vu de l’heure et du nombre de passagers, le traitement a pu prendre du temps », concède la compagnie. Contactée ce vendredi midi, elle assure que tous les voyageurs encore sur place sont désormais hébergés. Certains sont déjà repartis de Montréal, d’autres se sont vus proposer d’autres vols pour rallier Paris ce vendredi ou samedi au maximum.

Pour l’heure, la cause de l’alerte n’a pas été identifiée et les équipes de maintenance sont toujours à pied d’œuvre, précise Air France. Cet incident survient toutefois deux jours seulement après un incident très similaire sur un Paris-Seattle de la compagnie française mardi, dérouté également suite à une « odeur de chaud » vers un aéroport canadien déjà, celui d’Iqaluit cette fois. Là encore, l’appareil était un Boeing, mais le groupe ne dresse pour l’heure « aucun lien » entre les deux évènements et rappelle que ces cas de figure restent très rares.

Reste que pour les passagers, ce déroutement inattendu a bouleversé certains plans. La voyageuse chino mexicaine, qui se rendait à Paris pour la deuxième fois, va manquer le concert de la star américaine Taylor Swift, auquel elle devait assister à la Défense Arena ce vendredi. « Je suis obligé de rester à Montréal, et je ne peux obtenir aucun remboursement sur des hôtels/billets de concert qui coûtent des milliers de dollars », a-t-elle déploré sur le réseau X, en interpellant Air France.

« Je suis très frustrée », souffle-t-elle auprès du Parisien, affirmant être longtemps restée sans réponse des équipes de la compagnie pour trouver une solution de repli sur un autre vol. Quant à Jean, il compte d’abord se reposer après cette longue nuit d’attente et de « galère ». « Comble de malchance, nos valises en soute ont été oubliées à Los Angeles… », glisse le voyageur.

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