Alors que le pays s’apprête à mettre les drapeaux en berne samedi, pour les obsèques du pape François au Vatican, l’appel des francs-maçons du Grand Orient de France (GODF) sonne comme un signal d’alerte. Il vise à inscrire dans la Constitution les deux premiers articles de la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État, texte fondamental de la République laïque. L’art 1er, notamment, stipule que « la République assure la liberté de conscience ». Comme pour l’IVG en 2023, la constitutionnalisation garantirait une certaine intangibilité. « Si les députés et sénateurs la votaient, pour cette année de 120e anniversaire de la loi, ce serait un beau symbole au moment où ces valeurs sont attaquées, font l’objet d’accommodements ou de renoncements », souffle Nicolas Penin, Grand maître de l’ordre.
Mais les chances de succès semblent maigres, les élus ont d’autres priorités. Même si la pétition lancée a déjà recueilli plus de 11 000 signataires, dont l’avocat médiatique Richard Malka ou la philosophe Élisabeth Badinter. Le Grand Orient compte sur la mobilisation de ses « 55 000 frères et sœurs », aussi sur son influence politique.