Les rayons du soleil de midi mettent à l’épreuve les touristes, qui traversent ce mardi la place des Ferblantiers. Mohammed est d’habitude en plein travail, à cette heure-ci. Le rideau vert de son atelier de plateaux à thé, spécialité des artisans de ce quartier de Marrakech, restera fermé aujourd’hui comme hier. Des familles de réfugiés ont installé couvertures et toiles tendues devant son échoppe. Grands-mères et jeunes enfants attendent des jours meilleurs sur le côté ombragé de la place – à défaut de regagner leurs maisons du quartier de la Mellah, le plus endommagé, après le séisme de vendredi.
Si une partie des sinistrés a accepté un abri temporaire dans des tentes en périphérie de la ville, loin des visiteurs étrangers, ces irréductibles campent près de chez eux. « On ne peut pas décemment leur dire de partir, ils ont perdu leur toit… » réfléchit Mohammed, qui reprend une gorgée de café. Il évite de penser au chiffre d’affaires perdu. Il attendra voilà tout.