L’année 2024 vient confirmer le ralentissement du marché automobile en France. Entre un contexte économique difficile, des pressions réglementaires, un marché qui ne répond pas aux attentes des acheteurs, les ventes de voitures neuves continuent de reculer avec 1 718 417 immatriculations en 2024, soit une baisse de 3,2 % par rapport à l’année précédente.
Il y a encore quelques années, on considérait que la vente de deux millions de véhicules neufs était la norme pour un marché français mature qui se renouvelait régulièrement après une année record en 1990 avec plus de 2,3 millions d’exemplaires vendus. Mais les cartes ont été profondément rebattues après la crise du Covid avec, ces dernières années, des prix en hausse des véhicules neufs, d’importantes campagnes de rappel qui ont plombé l’image de certains constructeurs, la baisse des aides, des pressions réglementaires et politiques pour limiter la circulation en ville ou encore des véhicules électriques qui ne répondent pas aux attentes des consommateurs avec des ventes sur l’année 2024 en baisse de 3 % malgré toutes les incitations.
Et pour ne rien arranger, les constructeurs en France au mois de décembre ont été obligés de freiner les livraisons de modèles thermiques (même si certains ont pratiqué des prix bradés pour libérer les stocks en fin d’année) pour respecter la norme européenne CAFE (Corporate Average Fuel Economy), sous peine de se voir infliger des amendes colossales.
Plus forte baisse pour Stellantis, Toyota en hausse
Dans ce contexte, le groupe Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat) enregistre sur l’année, selon la Plateforme automobile qui regroupe les principaux constructeurs français, la plus forte baisse (-7 %) avec 452 900 voitures neuves vendues. De son côté, le groupe Renault limite un peu la casse avec une baisse de 2,7 % en 2024 avec 425 116 exemplaires, grâce en partie à Dacia et à l’arrivée de la nouvelle R5 totalement électrique.
À l’inverse, le groupe Toyota a lui vendu 134 772 voitures particulières, soit une hausse de 18,6 % portée par les ventes de véhicules hybrides avec notamment sa petite Yaris Cross, la seule catégorie à progresser cette année et qui se place en tête devant les essence pour la première fois avec plus d’un tiers de part de marché. Même si concrètement, ces véhicules sont des motorisations avant tout essence auxquelles est venu se greffer un moteur électrique.
L’électrique ne décolle pas
De son côté, Tesla dégringole avec 40 636 immatriculations (- 36 %), même si son Model Y reste en tête des ventes de voitures électriques devant les Peugeot e-208 et Renault Mégane E-Tech. Et même les constructeurs chinois, qui sont pourtant arrivés avec des modèles électriques moins chers, ne parviennent pas à faire décoller les ventes notamment en raison de la perte du bonus dont ils pouvaient bénéficier auparavant.
Selon l’Argus, en 2024, les ventes aux particuliers ont reculé de 4 % et de 9 % pour les sociétés qui représentent près d’un tiers du marché.
Pour 2025, il est difficile d’envisager un retournement de tendance. D’autant que les incitations vont fondre comme neige au soleil avec la révision du bonus et la fin de la prime à la conversion. Dans ces conditions, les acheteurs risquent de se replier sur les véhicules d’occasion.
En outre, la moitié des régions de l’Hexagone, soit six, ont voté une hausse du cheval fiscal à partir de 2025. Pour les automobilistes, cette nouvelle augmentation de taxe va alourdir le prix de la carte grise.