L’erreur de trop ? Mise en cause dans deux affaires cette semaine, la députée du Rassemblement national Christine Engrand a été convoquée à des fins disciplinaires par le bureau du groupe RN à l’Assemblée, a indiqué ce dimanche le vice-président du parti Sébastien Chenu sur franceinfo, confirmant une information du Parisien.
Mardi dernier, Mediapart révélait que l’élue du Pas-de-Calais avait utilisé des frais de mandat à des fins personnelles. Elle s’est notamment servie de son enveloppe, d’un montant de 5 950 euros mensuels, pour régler la pension de ses deux chiens, un abonnement à un site de rencontres et des frais d’obsèques. Le média estime que « les transactions litigieuses dépassent les 10 000 euros d’argent public ».
Christine Engrand avait reconnu des « maladresses » et souligné « avoir remboursé les sommes litigieuses », ce qu’a confirmé Sébastien Chenu ce dimanche. « Elle a réglé les choses auprès du déontologue de l’Assemblée, et elle a tout remboursé », a-t-il indiqué.
« On va voir ce qu’elle nous répond »
Pour ne rien arranger, la députée réélue dès le premier tour en juillet dernier avait été interceptée vendredi par la gendarmerie alors qu’elle téléphonait au volant sur l’autoroute A16. Comme nous le révélions, les gendarmes se sont aperçus en vérifiant le fichier des permis de conduire que Christine Engrand n’avait plus aucun point sur le sien depuis 2009. Elle avait alors pointé une « erreur administrative » et assuré que son dossier serait « réglé lundi ».
Selon nos informations, la convocation de Christine Engrand était prévue avant son arrestation lors d’un contrôle routier, mais nul doute que cette dernière affaire sera au menu des discussions. Interrogé sur de possibles sanctions, Sébastien Chenu a botté en touche. « Moi je ne suis pas un juge, je ne suis pas un flic, (…) je considère qu’un député ne peut pas faire ça (…). On va voir ce qu’elle nous répond mais attention de ne pas caricaturer les choses, à ne pas s’acharner sur des gens », a-t-il indiqué.
Le député du Nord a pour autant semblé prêt à lâche l’élue en cas de nouvelle dissolution, alors que le RN fait la chasse à ses « brebis galeuses » depuis les dernières élections législatives. « S’il y a une nouvelle élection demain, mon souhait est que quelqu’un qui s’est comporté comme ça ne bénéficie pas d’une nouvelle investiture, évidemment », a-t-il indiqué.