C’est une première pour les étudiantes clermontoises souffrant de douleurs menstruelles. L’université Clermont-Auvergne (Puy-de-Dôme) a décidé d’expérimenter un tout nouveau dispositif baptisé le « crédit jours pour les troubles menstruels ». Les jeunes femmes disposeront d’une réserve de 10 jours d’absence autorisée sur l’année universitaire.
Le décompte s’effectue à la journée et « uniquement pour celles qui souffrent de troubles invalidants ». « Elles activent ce dispositif auprès de leur scolarité. Leur absence à un enseignement ou à une évaluation continue est alors considérée comme justifiée, sans avoir besoin d’un certificat médical », décrypte Françoise Peyrard, vice-présidente de l’Université clermontoise.
« Le dispositif repose sur la confiance »
« On avait lancé une pétition en ligne via l’ENT (espace numérique de travail) l’an dernier pour savoir si les étudiantes seraient intéressées par cette mesure. À notre grande surprise, nous avons reçu près de 2 000 réponses ! » résume Éloïse, membre de l’Union étudiante Auvergne à la fac de lettres de Clermont-Ferrand. « C’est une grande satisfaction pour nous, même si on avait réclamé cinq jours par mois à la direction. Mais 10 jours au total, c’est déjà significatif. Pour l’instant, le dispositif est expérimental. On fera le bilan en fin d’année. Cela pourrait encore évoluer. »
Dans les couloirs de la fac, la nouvelle a commencé à circuler auprès des principales intéressées. « Pour celles qui souffrent d’endométriose, pourquoi pas… Après, il ne faudrait pas non plus abuser du système », relativise Emma, étudiante en Histoire. « Le dispositif repose sur la confiance », insiste l’université qui autorisera également un « crédit maladie de quatre jours », sans justificatif pour l’ensemble des étudiants. « S’il n’y a pas trop de dysfonctionnements, nous reconduirons la mesure. »