Une colère des agricultueurs loin d’être apaisée
La colère des agriculteurs, née en octobre dans le Tarn et qui a culminé nationalement en janvier, est loin d’être totalement apaisée, malgré de multiples concessions du gouvernement. Leurs doléances sont multiples ; elles visent notamment les taxes, les normes françaises et européennes, les accords de libre-échange, les retards des versements des aides et les revenus des agriculteurs. Des actions de mobilisation sont attendues, en Ile-de-France et dans plusieurs autres régions. Aussi, un comité d’accueil d’agriculteurs a campé cette nuit devant le Salon de l’agriculture avant la visite d’Emmanuel Macron et, hier, des tracteurs ont défilé dans l’ouest de Paris.
Arnaud Rousseau, patron du syndicat agricole majoritaire FNSEA, a ainsi prévenu vendredi soir que la visite du président ne sera « pas comme tous les ans ». Sous-entendu, ce ne sera pas une promenade de santé à l’abri des huées et des manifestations de défiance.
Arnaud Rousseau a prévenu le président « qu’avant de défiler et faire des photos, il fallait d’abord annoncer aux paysans ce qu’ils attendaient et qu’ils réclamaient depuis des semaines », lors d’un discours devant ses troupes de la FNSEA et du syndicat allié Jeunes agriculteurs (JA) dans la soirée devant les portes du salon.
Les manifestants ont copieusement sifflé le nom du président. Sous sa pancarte « Manu Tchao ! », Romain Garnier, agriculteur, explique : « Si ça ne bouge pas, il faut qu’il parte. Avec ce qu’il nous a donné pour l’instant, c’est tchao. »
« Franchement », lâche un cadre de la FNSEA, « on ne maîtrise rien. Ils sont chauds bouillants ».
Arnaud Rousseau et son homologue Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français, ont tout de même accepté de voir le président – « s’il peut rentrer », a ajouté Mme Le Floc’h.