Même sur les retraites, pas d’alliance avec le Rassemblement national. Le président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel (LFI), a annoncé dimanche que son groupe présenterait sa propre proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites dans sa niche parlementaire de novembre, estimant ne pas pouvoir soutenir celle du RN fin octobre.
« LFI va déposer dans sa propre niche à la fin du mois de novembre, avec l’accord de ses partenaires, sa propre abrogation de la réforme des retraites », a déclaré l’Insoumis sur BFMTV. « Nous, ce que nous regardons aujourd’hui, c’est de faire en sorte que d’ici la fin de l’année, on puisse s’assurer de l’abroger mais avec nos propres mesures que nous allons proposer », a expliqué Coquerel, écartant d’approuver l’abrogation lors d’une journée réservée aux propositions de loi du RN, sa « niche » parlementaire, prévue le 31 octobre.
« C’est un problème de donner une victoire sociale à un mouvement qui propose une politique économique qui n’est pas très différente finalement de celle de Monsieur Macron et de lui donner cette caution-là », a estimé le député insoumis.
Pression mise par le RN
Sur France 3, la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot, a assuré « n’avoir aucune envie de donner cette victoire politique à l’extrême droite qui n’a jamais combattu la réforme des retraites », refusant toutefois de rejeter le texte du RN avant de connaître son contenu.
« Le RN a la première niche, nous la seconde. Dans le pire des cas si nous n’y arrivons pas par un autre moyen, nous avons, nous, notre niche qui aura lieu en novembre dans laquelle nous avons d’ores et déjà décidé d’inscrire la réforme des retraites », a-t-elle indiqué.
Interrogée sur le même sujet sur France 3, la députée RN Laure Lavalette, a mis la pression sur la gauche en l’invitant à voter son abrogation de la réforme. « On verra si elle est sectaire, si elle ne vote pas parce que c’est nous ou si véritablement le quotidien des Français et les deux ans volés par cette réforme les intéressent », a-t-elle affirmé.
De son côté, Éric Coquerel a dénoncé un « leurre de la part du RN », qui déposerait cette abrogation dans le cadre de sa niche à l’Assemblée, mais sans « aucune assurance qu’elle soit ensuite discutée au Sénat » où il ne dispose pas de groupe et où son président LR Gérard Larcher a d’ores et déjà « dit que ça ne serait pas le cas ».
Si l’abrogation soutenue par LFI se heurtait, elle aussi, au Sénat, les Insoumis l’incluraient alors dans « des amendements de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS), parce que ça, le Sénat est obligé de les examiner et qu’à la fin, ça revient à l’assemblée ».
Autre sujet que le RN souhaite mettre au menu de sa niche, le renforcement des peines. « Il y aura dans notre niche parlementaire des propositions sur des sujets régaliens, en particulier sur les peines planchers », a annoncé dimanche sur franceinfo le président délégué du groupe RN, Sébastien Chenu.