Alors que le cyclotourisme séduit de plus en plus de Français et de Franciliens, Marie Coviaux, férue de VTT et d’itinéraires montagneux depuis plus de quinze ans, a présenté un atelier sur le concept du « bikepacking » à l’occasion de la 36e édition du Festival international du voyage à vélo, qui s’est tenu en janvier à Vincennes (Val-de-Marne).
« Cette pratique consiste à voyager le plus léger possible en s’en tenant au strict minimum (ravitaillement, matériel de réparation, affaires de rechange) et en éliminant les porte-bagages que l’on trouve habituellement en cyclotourisme », explique-t-elle. Une philosophie du voyage de plus en plus populaire, dont l’objectif est de se fatiguer moins vite pour rouler plus longtemps et s’aventurer sur des chemins inaccessibles pour la majorité des vélos de randonnée classiques.
Oubliez l’Himalaya
Pour y parvenir, les bikepackeurs doivent s’équiper de manière bien spécifique. Contrairement aux sacoches classiques accrochées à des porte-bagages en acier, celles du bikepacking, faites de tissus extrêmement légers, sont fixées directement sur le cadre du vélo (tige de la selle, cadre, guidon, fourche) grâce à des sangles et du velcro. « Si on fait du vélo de descente, par exemple, on ne risque pas de perdre des vis ou d’abîmer le porte-bagages, et le vélo est moins rigide », précise Marie Coviaux.
VIDÉO. On a testé le « bikepacking », le voyage à vélo sans s’encombrer
Le gain de poids entraîne cependant une grande perte d’autonomie : « En cyclotourisme classique, le poids des porte-bagages et des sacoches vides atteint facilement 2,5 kg, mais on peut facilement transporter 70 litres. Tandis qu’en bikepacking, on est extrêmement limité en termes de volume et on ne peut pas transporter plus de 15 litres », concède Marie Coviaux.
Cette pratique n’est donc pas adaptée à toutes les destinations, notamment les plus hostiles, insiste Marie Coviaux : « J’ai voyagé dans l’Himalaya et ce n’était pas envisageable parce que j’avais besoin d’une tente, d’un duvet et d’habits chauds. »
Et si vous fabriquiez vous-mêmes vos sacoches?
La légèreté et l’ergonomie du matériel de bikepacking le rendent également assez onéreux. C’est pour cette raison que Marie Coviaux fabrique entièrement ses sacoches depuis six ans: « Les fabricants profitent de l’essor de cette pratique pour augmenter les prix. Dans le commerce, les sacoches peuvent coûter 100 euros. Quand je les fais moi-même, c’est une dizaine d’euros. » Marie Coviaux dévoile toutes ses astuces pour fabriquer son propre matériel sur son blog « Biclous et Bidouilles » et conseille à ceux qui voudraient se lancer de s’équiper petit à petit et de réduire les charges au fil de leurs périples.