La tour Eiffel « n’ouvrira pas » vendredi 23 février, pour le cinquième jour de suite, a annoncé Stéphane Dieu, délégué syndical de la Confédération générale du travail (CGT), à l’Agence France-Presse (AFP). Les protestataires sont dans l’attente d’un « écrit de la Ville », propriétaire du monument et actionnaire ultramajoritaire de la Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE). Vendredi matin, l’intersyndicale (CGT et Force ouvrière) a organisé une assemblée générale afin de décider des suites du mouvement, à la suite de l’ouverture de négociations jeudi et d’une réunion jugée « constructive » par le président de la SETE, Jean-François Martins.
Les employés du plus célèbre site touristique de Paris reprochent à leur employeur sa gestion financière et reprochent à la municipalité de demander une redevance trop importante qui grèverait les marges de manœuvre sur le budget travaux et, in fine, le recrutement et les rémunérations. Ce mouvement prive de visites depuis lundi les milliers de touristes, en majorité étrangers, qui s’y pressent chaque jour.
Jeudi, la SETE a proposé « la création d’une instance de suivi permanent » de la trajectoire financière « afin de renforcer le dialogue avec la Ville » de Paris. Surtout, « un accord sera signé dans les quinze jours » au sujet des « conditions d’emploi et de rémunération » des salariés, a affirmé la SETE. Les employés n’avaient pourtant pas fait état de revendications salariales, disant se battre contre le modèle économique « intenable » imposé par la Mairie.
Ce conflit, qui avait déjà entraîné la fermeture du monument le 27 décembre, jour du centième anniversaire de la disparition de son architecte, Gustave Eiffel, survient en pleines vacances scolaires d’hiver et à cinq mois des Jeux olympiques. Si elle devait perdurer au-delà de dimanche après-midi, cette grève serait la plus longue de l’histoire récente de la tour. A l’automne 1998, la « dame de fer » était restée fermée six jours et demi.
L’équilibre économique de la tour Eiffel, qui a retrouvé en 2023 une fréquentation supérieure à ce qu’elle était avant la pandémie liée au Covid-19, avec 6,3 millions de visiteurs, a été fragilisé par quelque 130 millions d’euros de manque à gagner lors des deux années de crise sanitaire (2020 et 2021).