Le directeur de général de Stellantis, Carlos Tavares, a la réputation d’être un compétiteur et d’aimer le haut des classements. Pour 2023, son groupe s’est installé à la deuxième place entre Total et LVMH avec 18,6 milliards d’euros de résultat net. Sa rémunération suit : au titre de l’année 2023, le document de référence indique qu’il gagnera 36,5 millions d’euros, en incluant les éléments différés. Un chiffre qui peut lui permettre de prendre la tête du classement du CAC40.
Si l’on se réfère au document financier de Stellantis, cette rémunération pour 2023 se compare à 23,5 millions d’euros au titre de 2022 et 19 millions en 2021. Cette année-là, le cabinet Proxinvest spécialisé dans le conseil aux actionnaires avait calculé, avec une autre méthodologie, que le montant était plutôt de 66 millions d’euros en réintégrant les paiements différés, en actions notamment, soumis à diverses conditions dans le temps.
En restant sur le mode de calcul de Stellantis, le salaire de Carlos Tavares augmente de 55 %. Par jour ouvré, il gagne autant qu’un salarié moyen de Stellantis sur toute l’année. Le document de référence indique en effet que le directeur général a gagné 518 fois plus qu’un salarié moyen (70 404 euros). Un écart qui se creuse : en 2022, c’est 365 fois (la rémunération moyenne était de 64 328 euros), en 2021, 298 fois (par rapport à une moyenne de 58 475 euros).
Possible polémique
Prenant les devants d’une possible polémique sur le partage de la valeur au sien du groupe, le DRH du constructeur automobile Xavier Chéreau a pris le temps, juste après la présentation des bénéfices pour 2023, d’expliquer que 1,9 milliard d’euros seraient redistribués aux salariés sous forme de participation, d’intéressement et de primes liées aux performances individuelles et collectives.
Pour les salariés français, ex-Peugeot ou Citroën, cela représente une prime comprise entre 4 100 euros et 6 000 euros. C’est moins que l’année précédente, où les primes variaient entre 4 300 et 6 100 euros. Une déception ? Ces dispositifs dépendent « des performances économiques de Stellantis et de critères régionaux et locaux, négociés chaque année avec les partenaires sociaux. Ils ne sont donc pas strictement proportionnels aux résultats financiers globaux », précise l’entreprise, dont le porte-parole rappelle : « pour la troisième année consécutive, ce montant correspond à plus de 2,5 fois le salaire minimum net et vient en complément de l’augmentation salariale de 4,3 % décidée en décembre 2023, dont 3,6 % appliqués dès janvier. A cela s’ajoute le premier plan d’actionnariat salarié lancé fin 2023 en France (1 000 euros d’abondement et 20 % de décote) ».
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