December 23, 2024
Life Style

« Je veux traverser la France en courant » : Aleksandra avale deux marathons par jour durant douze jours à Troyes


Son mari Florian l’accompagne chaque jour sur le bord de la piste d’athlétisme du complexe sportif Henri Terré à Troyes. Un soutien de poids dans les défis que se lance régulièrement cette jeune femme au caractère bien trempé. Car Aleksandra Kacsprzak est une sportive dans l’âme. De 2012 à 2015, elle a effectué 835 km de marche entre Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques) et Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne.

Une bonne entrée en matière avant de se mettre à courir… et de se lancer dans son premier marathon en 2014. « Dans une course de 42 km, on a l’adrénaline avant le départ, pendant la course et après. Et tout ça, c’est quelque chose ! Des gens tellement sympas, mon mari et ma fille qui m’encouragent souvent, la remise des médailles… l’ambiance est splendide ! Certains diront qu’il vaut mieux qu’on se repose, mais, entre guillemets, c’est le cas, parce qu’on prend tellement d’énergie positive, c’est quelque chose d’incroyable ! »

Et pourtant, Aleksandra Kacsprzak n’était pas destinée à se lancer dans des défis sportifs aussi ardus, ce qui laisse beaucoup d’espoir aux sportifs de canapé de sortir leurs baskets. « Quand j’étais jeune, j’étais sportive comme tous les enfants qui aiment se dépenser, mais pas plus que ça », confirme-t-elle. La Polonaise est installée en France depuis 2010. Auparavant, elle était venue comme fille au pair après son bac.

« Je suis retournée en Pologne, j’ai fini mes études, et j’ai dit à ma mère : écoute maman, je pars visiter la France, mais t’inquiète, je rentre dans deux ou trois mois. Et, finalement, ça fait 14 ans ! Mais je me sens bien partout, en France ou en Pologne ou je suis souvent, et la France m’a vraiment bien acceptée. » Strasbourg, Namur, Paris, puis Troyes, sa ville d’adoption, où s’est implanté professionnellement son mari. « Une ville magnifique avec des gens tellement sympas, on y est très bien, croyez-moi ! »

Vendeuse chez une grande marque de chaussure de sport au cœur des magasins d’usine de Pont-Sainte-Marie, spécialisée dans le running, Alexandra Kacprzak peut mettre en avant son expertise du terrain dans son quotidien. « J’en suis à 57 marathons ! Mon meilleur chrono, c’est le marathon de la Liberté (à Caen) en 3h30 et 3 secondes (elle a fini 28e féminine), c’était mon record, un feu d’artifice dans ma tête pendant quelques jours ! » s’enthousiasme-t-elle.

« J’ai l’impression d’être en vacances »

Mais ce qu’elle préfère, c’est relever des challenges. « En 2017, j’ai traversé la Pologne en courant. Mon mari s’occupait de la logistique, c’était quelque chose d’inoubliable. » L’an dernier, elle a couru durant 23 heures non-stop sur la piste d’athlétisme de Troyes, le temps de parcourir 161 km. Puis elle a fait Troyes-Paris en ralliant son magasin de Pont-Sainte-Marie, dans l’agglomération troyenne, au siège de la marque qui l’emploie, sur les Champs-Élysées, une distance équivalente à son précédent défi. « J’étais une star, les touristes m’ont prise en photo, c’était magnifique ! », s’amuse-t-elle.

Cette année, Alexandra célèbre ses 10 ans de course. « Je me suis dit, il faut faire la fête ! » Et pour la coureuse, c’est évidemment se lancer un défi encore un peu plus relevé que les précédents : « Je veux traverser la France en courant ! » 1000 km du Sud au Nord dès l’année prochaine, que la runneuse répète en ce moment à Troyes en courant plus de 80 km par jour. À mi-parcours, les crampes et éventuels bobos ne semblent pas être au rendez-vous. « J’ai l’impression que je suis en vacances », rigole-t-elle.

« Je suis bien bronzée, je mange des pastèques, je bois des cocktails et, en plus, je cours… Qu’est-ce que vous voulez de plus ? » Afin de gérer au mieux ses efforts sur la durée, la jeune femme effectue deux à trois tours de course, puis elle s’arrête boire quelques gorgées. Le temps de manger un petit quelque chose en marchant sur une moitié de piste, et c’est reparti sur le même rythme. « Et les kilomètres passent ! » Pas d’étirements à la fin de la journée (« J’ai peur de me blesser ») mais elle fait de la marche pour se détendre et soulager ses jambes. « Dès que j’ai mal à une jambe, je m’adresse à l’autre pour qu’elle tienne le coup. Tout se passe dans la tête. »

Pour l’an prochain, Alexandra Kacprzak espère relever son défi en 18 jours. « Quand on était en Pologne, on dormait chez les gens, ou bien on était invités par les mairies. On verra comment la France nous permet d’organiser ce magnifique projet. » En attendant, elle invite les Aubois à l’accompagner jusqu’à la fin de son défi troyen. « Courez avec moi ! Dimanche dernier, je pensais que j’allais être toute seule toute la journée sur la piste, car le dimanche on mange chez papy et mamie ou on reste à la maison. Mais au moins 40 personnes sont venues me voir, marcher ou courir avec et j’étais vraiment ravie, je ne pensais pas que mon défi allait plaire autant. » Rendez-vous donc au stade Pierre Voillequin ce dimanche 30 juin, vous êtes les bienvenus !

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