Fort d’un bénéfice record de 10 milliards d’euros en 2023, EDF veut faire un geste pour les petites entreprises en difficulté. Dans le cadre d’un « accompagnement personnalisé », l’électricien va proposer à ses petites entreprises clientes de renégocier leurs contrats en les étendant sur une « plus longue durée, pour permettre une baisse de coûts », a indiqué le PDG d’EDF Luc Rémont lors de la présentation des résultats du groupe.
« Nous sommes dans un environnement de baisse de prix tout en étant conscients qu’il existe en 2024 encore des clients qui souffrent de prix hauts », a ajouté Luc Rémont, en citant le cas de PME « dans le secteur de l’hôtellerie et la restauration ».
EDF entend répondre au « cas par cas » aux situations de petites entreprises qui resteraient en 2024 voire 2025 sous l’effet de contrats d’électricité à prix élevés, souscrits à partir de mi-2022 au plus fort de la crise énergétique. Ces contrats sont généralement d’une durée de 1 à 3 ans et sont soumis à des frais de résiliation, ce qui n’est pas le cas des particuliers.
Certaines entreprises liées par des contrats à 300, 400, 600 euros le MWh
Avec cette solution d’accompagnement, une PME qui aurait souscrit au pire de la crise un contrat pour 2023-2024 et souhaiterait « contractualiser pour une durée complémentaire après 2024 », verrait son prix moyen baisser « jusqu’à 30 à 40 % » par rapport au prix de son contrat en 2024, a détaillé EDF.
L’électricité sur les marchés se négocie actuellement autour de 70 euros le MWh, très loin du pic record de l’été 2022 (plus de 1 000 euros), mais certaines entreprises restent encore liées par des contrats à 300, 400, 600 euros le MWh, relève-t-on du côté de Bercy qui est le seul actionnaire de l’entreprise. « Il y a eu une demande de Bercy, qui a tout de suite été acceptée par Luc Rémont », a fait savoir le ministère de l’Économie.
Cette annonce d’EDF s’ajoute aux dispositifs gouvernementaux existants pour les TPE, PME et entreprises de taille intermédiaire comme le plafond de prix, amortisseur électricité ou encore le guichet d’aides, a souligné Bercy.
Ce coup de pouce aux petites entreprises intervient alors que le nombre de défaillances d’entreprises en France en 2023 est en augmentation de 35,8 % par rapport à 2022 avec 57 729 procédures ouvertes. Pour le seul quatrième trimestre, selon le cabinet Altares, elles étaient en hausse de 37,2 %, à 16 820, par rapport au même de 2022. « Précédemment, seule la période de récession de 1992-1993 avait amené la France à des seuils comparables pour un dernier trimestre », remarque l’étude.