Elles apparaissaient au détour d’une publication sur Facebook et Instagram, et, via des offres limitées dans le temps, ont fait « pression de manière irresponsable » sur les consommateurs afin qu’ils prennent rendez-vous pour une opération. Des publicités vantant les mérites du BBL (« Brazilian Butt Lift », ou « Lifting brésilien des fesses » en français), une procédure qui consiste à prélever du tissu adipeux et à le transférer dans les fesses, jugées trop invasives, ont été interdites par l’Advertising Standards Authority (ASA), le gendarme britannique du secteur de la publicité, a rapporté la BBC.
Les publicités de six sociétés différentes sont concernées. Elles auraient, selon la BBC, banalisé les risques et exploité les insécurités des femmes au sujet de l’apparence physique. L’ASA précise qu’en raison des risques encourus, la chirurgie esthétique doit être présentée comme une décision qui nécessite du temps et de la réflexion, plutôt que comme une opportunité à saisir rapidement pour profiter d’une bonne affaire. « Les professionnels du marketing ne doivent pas suggérer que le bonheur ou le bien-être dépendent de la conformité à un type de corps ou à une apparence physique particulière », explique l’organisme.
Des publicités repérées grâce à l’IA
Selon l’ASA, les BBL comportent un certain niveau de risque pour le patient, notamment en ce qui concerne les infections. Aussi, de grandes quantités de produit de comblement peuvent être injectées, ce qui peut entraîner des effets secondaires graves, tels que des caillots sanguins et une septicémie. La pratique doit donc être strictement encadrée, mais les cliniques de beauté proposent des BBL et l’industrie britannique n’est pas réglementée, indique la BBC.
L’organisme de surveillance de la publicité indique qu’il a utilisé l’intelligence artificielle pour rechercher de manière proactive les publicités en ligne susceptibles d’enfreindre les règles. Trois des cliniques – « Beautyjenics », « Bomb Doll Aesthetics » et « Ccskinlondondubai » – n’ont pas répondu aux demandes de renseignements de l’ASA.
« Rejuvenate Clinics » a déclaré pour sa part avoir pris connaissance des conseils de l’organisme et s’est engagée à supprimer toute référence à des offres limitées dans le temps. Elle précisera désormais dans ses publicités que l’opération est effectuée par un professionnel de la santé à l’aide d’ultrasons, afin de minimiser les risques et d’améliorer la sécurité.
« EME Aesthetics », également mise en cause, s’est défendue en disant que ses clients bénéficient d’une consultation complète et ne sont pas obligés de réserver des procédures, et qu’elle considère donc que sa publicité n’a pas exercé de pression sur les consommateurs ni banalisé les risques des procédures esthétiques.
Enfin, Ducu Botoaca, à la tête de « Dr. Ducu Clinics », a déclaré qu’il veillerait à respecter les règles et les conseils de l’ASA, que son offre limitée dans le temps lancée lors du Black Friday avait pour but de donner aux consommateurs la possibilité d’accéder aux services de l’entreprise à un tarif réduit et qu’il encourageait toujours les consommateurs à prendre des décisions en connaissance de cause, sans pression.