Le van, c’est aussi un écosystème. Les marchés du neuf et de l’occasion ont explosé et, en parallèle, les sociétés d’aménagements des véhicules ou de produits dédiés à la vie à bord (coin cuisine, toilette, panneaux solaires, etc.) ont fait florès.
Xavier Meyer, un Isérois, est à la tête d’une structure familiale dans laquelle il emploie son épouse, ses deux fils et sa nièce. Sa petite entreprise de conception de vans sur mesure ne connaît pas la crise. Ce touche-à-tout — ex-prof de math dans le secondaire, fabricant de chalets sur mesure dans le Briançonnais puis directeur de grande surface de bricolage — répond à toutes les demandes. L’une des dernières sortait de l’ordinaire : le van d’un prof de yoga, avec « hammam ambulant pour pouvoir proposer des soins relaxants à ses clients ».
Un vrai défi d’ingénieur, puisqu’il a donc fallu intégrer un plancher chauffant, un générateur de vapeur et le hammam en question, qui fait aussi douche. Le véhicule de 2,6 tonnes, un fourgon Mercedes de 2014, 70 000 km au compteur, était présenté au salon Vanlife de Grenoble (Isère), en mai dernier. Les curieux ont été nombreux à monter à bord et s’extasier. Surtout, le hammam est capable d’enchaîner trois séances en autonomie totale, pour une durée totale de 45 minutes. Et si le courant n’est pas disponible, le van peut recharger ses batteries grâce à deux panneaux solaires. Prix global : 64 000 euros.
François Facon, le prof de yoga en question, est là également. Ce Savoyard, qui a mis sa maison en vente, est sur le point de prendre la route et de changer de vie. « Je travaillais pour les domaines skiables, explique-t-il. Je voyageais beaucoup et j’aime énormément ça. » Son chez-lui, désormais, ce sont ces quelques mètres carrés à l’arrière, qui accueillent un lit 140 x 190 cm (relevable), un coin cuisine et cette douche-hammam, donc, avec 100 litres d’eau propre.
Des cours de yoga en Norvège
Il vise la Norvège, d’abord, puis l’Autriche, l’Italie, l’Espagne. L’homme n’est cependant ni une tête brûlée ni un farfelu, il a pris soin d’assurer ses arrières. « Je poursuivrai mon activité professionnelle durant mon itinérance, précise-t-il. Mais en consulting, tout en exerçant en parallèle ce métier de professeur de yoga, pour lequel j’ai été formé en Inde. »
François ne vise pas les grandes villes, mais les petits villages et l’arrière-pays. Il entend bien « privilégier les rencontres, l’authenticité » et se servir de son van « pour fuir les sentiers battus et faire découvrir le yoga à des publics qui n’y ont pas forcément accès ». Le véhicule est fin prêt. Pour le reste, il ne lui reste plus qu’à tailler la route.
