C’est bientôt le coup de feu de midi. Ryma Rotty-Herry achève la confiture de tamarin qui accompagnera le cari de légumes, Doliane Kouba surveille l’onctueuse sauce du mafé au poulet, au menu ce mardi-là. « C’est une recette de ma mère. On l’appelle kisulu en kituba, mon dialecte d’origine, ou sauce moambe en lingala », précise la trentenaire, originaire du Congo Brazzaville, qui travaille depuis deux ans au restaurant de Bordeaux (Gironde) Marie Curry, doublé d’un food truck depuis fin mars.
« La cuisine est un bon support pour accélérer l’apprentissage de la langue car c’est hyper concret », confirme Élise Thorel, une ancienne de l’école Ferrandi, l’une des trois cofondatrices du projet bordelais, inspirée par « Meet My Mama », à Paris, et par le Refugee Food Festival, qui réunit depuis dix ans cuisiniers réfugiés et chefs de tout l’Hexagone. Depuis 2020, l’association a déjà formé 50 femmes. Rien que sur la promotion 2024, 70 % ont trouvé un travail.