« Il commence par une domination qui revêt les habits de l’amour, une attention qui se mue en surveillance, un intérêt qui devient flicage. » Laetitia (le prénom a été changé) ne voit rien d’autre à ajouter dans cette définition du contrôle coercitif donnée par Aurore Berger, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, à la tribune du Sénat, le 3 avril.
Privée de ressources financières et de liberté de mouvements par son mari pendant douze ans, la quadragénaire, victime de violences conjugales, a longtemps ignoré l’existence même de ce concept décrivant pourtant sa vie maritale. « Vous êtes comme dans une prison sans barreaux visibles », résume-t-elle. Comment s’installe le contrôle coercitif dans un quotidien ? Laetitia nous explique cette forme de séquestration insidieuse.