March 12, 2025
Life Style

Violences conjugales : dans les Yvelines, un lieu précurseur dans le suivi des familles en France


A son ouverture, c’était une première en France. Il en existe désormais un cinquantaine de ce type. A Bois-d’Arcy (Yvelines), voilà cinq ans que la Maison de protection des familles permet de recueillir la parole des victimes de violences conjugales. En 2024, cette structure de la gendarmerie a ouvert 410 dossiers. C’est 35 % de plus qu’en 2023.

Un bilan annuel défendu il y a quelques jours par l’adjudante-cheffe Virginie Redureau, aux manettes de l’établissement, auprès d’Aurore Bergé. La ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes souhaite multiplier les unités comme celle-ci, pour une présence « dans chaque département ». A l’heure actuelle, on en compte 53.

Ce dispositif complémente le volet judiciaire, en facilitant la libération de la parole des plus vulnérables, et en les guidant psychologiquement ainsi que judiciairement. « Nous accueillons tout le monde, dont des seniors, des personnes handicapées, mais surtout des enfants, dès l’âge de 3 ans, précise la gendarme. Nos missions les plus récurrentes sont les violences sexistes et sexuelles au sein des familles ».

« Je suis heureuse du temps et du soin apporté aux victimes »

30 % des dossiers ouverts par la Maison de protection des familles concernent des mineurs. Depuis la fin 2019, les procédures entamées pour violences conjugales ont été multipliées par sept dans les Yvelines, ce qui s’explique par la libération de la parole. L’adjudante-cheffe Virginie Redureau est formelle : « On ne peut plus s’en passer. »

Si la structure ouvre de plus en plus de dossiers, c’est qu’il y a une « hausse des demandes, mais aussi des effectifs, ce qui permet d’être plus proactif », explique l’adjudante-cheffe. En trois ans, l’unité a embauché trois assistantes sociales, qui travaillent en collaboration avec les six gendarmes.

Anne Masquelier est arrivée il y a deux ans : « J’ai voulu me spécialiser dans les cas de violences intrafamiliales, explique-t-elle. Je suis heureuse du temps consacré aux victimes, et du soin qui leur est apporté, notamment avec tous les projets de la maison. »

Permettre « un réel travail de reconstruction »

En mars, un institut de beauté a pris place au sein de cette structure de la gendarmerie. Le lieu permet à des adultes de prendre soin d’eux, une fois par mois pendant six mois, dans un processus de réappropriation de son corps. « On s’est rendu compte qu’après le processus pénal, beaucoup de victimes n’arrivaient pas à s’insérer à cause de leur rapport au corps et à celui des autres », détaille la militaire.

Un livre d’or y a été installé pour que les victimes puissent « verbaliser ce qu’elles ressentent » et leur « redonner la parole ». Aurore Bergé tient à préciser : « Ce n’est pas un gadget. Cette salle permet un réel travail de reconstruction. »

Des projets comme celui-ci, la brigade en a encore beaucoup pour l’avenir. Le prochain serait axé « pour les seniors », espère l’adjudante-cheffe : « On aimerait apporter d’autres soins, avec d’autres partenaires ». La plupart des idées viennent, selon elle, « des personnes rencontrées et des problématiques auxquelles elles font face ».

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