Pour ses 80 ans, Le Parisien confie la plume à plus de 70 invités prestigieux. Rencontres exceptionnelles, interviews étonnantes, reportages sur le terrain, décryptages de notre sondage « Dans la tête des Français », chroniques décalées… Journalistes d’un jour au Parisien, ils ont tous accepté de rejoindre notre rédaction pour un numéro spécial à retrouver ce dimanche dans les kiosques et sur notre site.
Le jeune garçon sur la photo, c’est moi. J’ai 15 ans, un demi-pot de gel fixation béton dans les cheveux, une mini-planche autour du cou, alors que je n’ai jamais fait de surf. Je suis plutôt bon élève (c’est après que ça va se gâter) et, ce que ne montre pas la photo : je suis hyper timide. Nous sommes en fin d’année 2004, mon stage de 3e arrive à grands pas. Je n’ai rien de différent des autres enfants, discret en public, toujours prêt à rigoler avec les copains, mais jamais de grosses bêtises (une heure de colle dans l’intégralité de ma scolarité).
Avec un peu de recul, une chose m’a peut-être différencié des autres. Si certains ont déjà eu ce sentiment de croiser le divin, d’avoir une prémonition ou tout autre sentiment totalement inexpliqué ou inexplicable, moi, j’ai toujours senti quand un train spécial arrivait et su qu’il ne fallait pas le louper. Et celui du stage de 3e, à ce moment-là, c’est ma chance. Je ne sais pas exactement ce que je veux faire dans la vie, mais je sais déjà ce que je ne veux pas faire : un métier chiant.