« Offre location-gérance d’un restaurant communal dans le Var à proximité des gorges du Verdon et de la route Napoléon. » L’annonce a de quoi séduire sur le site SOS Villages qui répertorie les opportunités de commerces à reprendre dans les endroits les plus reculés du territoire. Pourtant, à La Martre, un village de 230 âmes situé au nord de Draguignan (Var), cela fait des mois qu’on cherche un professionnel pour faire revivre le restaurant de la commune. « On a reçu des candidatures mais pour y faire du snacking. Nous, on veut proposer de la cuisine traditionnelle, raconte la maire, Raymonde Carletti. On attend donc toujours la perle rare. »
Même chose à La Roque-Esclapon, un village proche où la mairie s’est, elle aussi, tournée vers Internet pour séduire des candidats : « avec loyer modéré, fiscalité avantageuse : idéal pour un couple de restaurateurs. » Malgré ces atouts, les candidats ne se bousculent pas. « Comment faire ? Tout fermer ? », s’interroge Georges, un habitant.
Le temps presse
À La Martre, l’établissement a été entièrement reconstruit en bois. Il dispose d’une terrasse et le matériel de cuisine est fourni. Dans l’autre village, des travaux ont été pris en charge pour que le futur maître des lieux bénéficie d’un établissement fonctionnel tout de suite. Mais le temps presse car les deux restaurants communaux doivent être prêts pour le début de la saison en mai. « On est pourtant dans un département très touristique, le Var. La route Napoléon et les gorges du Verdon attirent beaucoup de randonneurs. Alors on ne comprend pas », avoue la maire.
Un boulanger, qui a déserté l’arrière-pays, a sa petite idée : « Les professionnels préfèrent descendre sur le bord de mer. On y prend moins de risques car on sait qu’il y aura du passage toute l’année. Et tant pis si la concurrence est plus rude. »
