Il se veut optimiste… Mais ne veut pas s’engager. Invité de RTL ce jeudi matin, Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports, a assuré « ne pas savoir » si des grèves massives auront bien lieu à la SNCF lors de la semaine du 8 mai et a même assuré avoir « bon espoir » qu’un accord puisse être trouvé.
Les contrôleurs sont appelés à se mettre en grève les 9, 10 et 11 mai, par Sud-Rail, troisième syndicat à la SNCF mais deuxième chez les contrôleurs, ainsi que par un influent collectif de contrôleurs baptisé CNA (collectif national ASCT). La CGT-Cheminots, premier syndicat, a, elle, appelé à se mobiliser dès le 5 mai. Sud-Rail a également appelé les conducteurs à la grève le 7 mai, veille de jour férié.
« La direction de la SNCF veut continuer le dialogue social », croit savoir le ministre. « Mais pour négocier il faut être deux et certains syndicats ne semblent pas vouloir avancer vers un apaisement », a-t-il taclé. « Je veux encore que le dialogue puisse se mettre en œuvre », a insisté le ministre, assurant éprouver « l’espoir que certains syndicats reviennent à la raison ».
Le scénario d’une semaine noire semble pourtant de plus en plus probable, puisque la réunion qui s’est tenue mercredi après-midi entre la direction de la SNCF et SUD-Rail n’a pas permis d’aboutir à un accord.
Des informations pour les usagers
Si le mois de mai s’annonce difficile, « il faut que les usagers puissent avoir rapidement des informations pour pouvoir s’organiser en amont », a plaidé Philippe Tabarot, assurant que son rôle était de défendre les clients de la SNCF, mais pas d’interférer dans les négociations. « Il paraît qu’à chaque fois que je prends la parole, c’est pour mettre huile sur feu », a-t-il ironisé. Lundi, le secrétaire fédéral de Sud-Rail Fabien Villedieu avait utilisé cette expression, après que le ministre chargé des Transports a estimé que les revendications des contrôleurs SNCF appelés à se mettre en grève n’étaient « pas légitimes ».
Bien qu’il ne veuille pas « intervenir directement », Philippe Tabarot a tout de même mis en garde contre les « conséquences très lourdes » qu’aurait une grève sur le week-end du pont du 8 mai, à la fois « financièrement pour l’entreprise et pour la confiance des Français ». Le ministre prévient : « Une journée de grève, c’est 10 millions (d’euros) qui ne sont pas investis dans le réseau. Donc ceux qui se prétendent, et je veux bien croire, des amoureux du ferroviaire et qui souhaitent que l’État à travers la SNCF puisse investir dans le ferroviaire doivent (…) ne pas utiliser en permanence l’arme de la grève ».
Il a, par ailleurs, appelé à faire un nouveau « point » entre la direction de la SNCF et les syndicats après cette période.