Revenir sur l’âge de départ à la retraite à 64 ans pourrait être « une erreur très grave », a estimé le ministre délégué chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, ce dimanche sur LCI, à l’approche de l’ouverture jeudi des travaux des partenaires sociaux sur le sujet.
« Si c’est pour déséquilibrer plus encore le système de retraite, je pense que c’est une erreur très grave (…) pour nos propres finances publiques, pour le refinancement de notre dette », a-t-il déclaré.
« Il nous faut faire des choix budgétaires courageux et ces choix budgétaires courageux, c’est de simplement savoir financer et équilibrer un système de protection sociale. Et donc ça passe par des réformes qui sont celles notamment de notre assurance retraite et certainement pas revenir en arrière », a ajouté le ministre.
Un « conclave » de renégociation
« On a besoin d’avoir ce dialogue de courage au-delà de la simple nécessité d’augmenter le budget de nos armées », a estimé Laurent Saint-Martin.
La réforme de 2023, qui avait été adoptée au forceps en utilisant l’article controversé 49.3 de la Constitution, a notamment porté de 62 à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite. À la mi-janvier, lors de sa déclaration de politique générale devant les députés, le Premier ministre François Bayrou s’est résolu à revenir sur la réforme des retraites en annonçant un « conclave » de renégociation de trois mois « sans aucun tabou » sur le départ à 64 ans, qui doit débuter le 27 février.
Dans un contexte où le pays fait face à un déficit public qui pourrait s’établir à 6,1 % du Produit intérieur brut en 2024, largement au-dessus des 3 % tolérés par Bruxelles, le ministre chargé du Commerce extérieur estime « qu’équilibrer un modèle de protection sociale, c’est le b.a.-ba dans un pays ». « Je ne vois pas pourquoi la France serait incapable d’être au rendez-vous là-dessus », a-t-il assuré.
