La grève des contrôleurs de la SNCF prend fin, lundi 19 février, après avoir entraîné l’annulation d’un TGV sur deux lors du week-end de chassé-croisé des vacances d’hiver. Mais c’est à présent la menace d’une grève des aiguilleurs dans quelques jours qui plane.
« Le week-end prochain, on sera en grève si la direction ne vient pas vers nous », a déclaré dimanche, sur BFM-TV, Vincent Pinot, secrétaire fédéral de Sud-Rail, deuxième force chez les aiguilleurs, qui a déposé un préavis de grève de vendredi 11 heures à samedi 23 heures. « Depuis le dépôt du préavis de grève du 31 janvier », nous n’avons eu « aucun contact avec la direction », a déploré le syndicaliste, réclamant un plan pour « de meilleures conditions de travail et une indemnité de circulation de 300 euros ».
Durant les trois jours de grève − de jeudi soir 20 heures jusqu’à lundi matin 8 heures −, la SNCF estime que 150 000 voyageurs, sur le million qui devaient se déplacer, n’ont pas pu prendre leur train. « Lundi le trafic est prévu normal sur tous les axes » et tout le réseau TGV, Intercités et TER, a dit un porte-parole de la compagnie, dimanche. Le mouvement a été très suivi avec trois contrôleurs sur quatre en grève pour des questions de revalorisation salariale.
Les liaisons vers les stations de ski des Alpes favorisées
« Il me semble qu’on a besoin de travailler sur un service minimum », a estimé, dimanche, le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, sur France Inter, tout en rappelant qu’« il n’est pas question de remettre en cause » la grève, un droit constitutionnel.
Ce week-end a vu les premiers retours de la zone C (Paris, Montpellier et Toulouse) mais aussi les départs de la zone A (Lyon, Bordeaux, Dijon…), et la SNCF a favorisé les liaisons vers les stations de ski des Alpes où les trains étaient complets dans les deux sens. Les clients concernés ont tous été prévenus par courriel ou SMS, assure la SNCF, et pourront être remboursés si leur train a été annulé.
Certains voyageurs de la ligne Paris-Lyon se sont rabattus sur les trains de la compagnie ferroviaire Trenitalia qui étaient 8 % plus remplis que l’année dernière. « Le pic existe cette année mais il est difficile de dire quelle est la part de la demande naturelle et quel est l’impact des annonces de grèves », a souligné une porte-parole de la nouvelle concurrente de la SNCF. « Nous déplorons les grèves sur le secteur ferroviaire. Elles éloignent les voyageurs du train, mode de transport le plus écologique, notamment dans les périodes où ils en ont le plus besoin », a-t-elle poursuivi.
Un meilleur trafic que prévu dimanche sur l’axe Atlantique
La plate-forme Blablacar a observé de son côté un « doublement de la demande de réservations » pour le covoiturage et les autocars depuis l’annonce du plan de transport de la SNCF mercredi.
Sur les routes, des automobilistes se sont retrouvés coincés samedi dans les bouchons en Auvergne-Rhône-Alpes, à l’approche des stations de ski, mais aussi en région parisienne. Bison Futé avait toutefois prévu une circulation habituelle dans les deux sens dimanche.
Certaines lignes de train ont été davantage touchées par la grève, comme Paris-Bordeaux où les deux tiers des trains étaient annulés samedi. Davantage de trains que prévus ont finalement pu rouler dimanche, sur l’axe Atlantique qui couvre l’Ouest et le Sud-Ouest, a confirmé la compagnie ferroviaire.