Il ne sera pas en week-end ce vendredi soir. Nao Do Cao, médecin exerçant en libéral à Marboué a été « réquisitionné » par la préfecture d’Eure-et-Loir pour assurer la garde sur le secteur de Châteaudun, à savoir le sud du département d’Eure-et-Loir, samedi et dimanche.
Cette mesure exceptionnelle intervient alors que le Conseil de l’ordre des médecins du département a toutes les peines du monde à organiser les rotations entre les professionnels. La préfecture indique que deux médecins en particulier ne jouent pas le jeu autour de Châteaudun, dont Nao Do Cao, et qu’il a fallu prendre une décision pour assurer la sécurité des patients lors du week-end de trois jours qui approche.
« Cette décision me surprend »
Cet épisode soulève un sujet douloureux à Châteaudun, estampillé désert médical, comme d’autres sous-préfectures de la région Centre-Val de Loire. « La situation n’est pas parfaite, mais nous avons rattrapé notre retard dans la couverture médicale du territoire. Cette décision me surprend », réagit Fabien Verdier, maire sans étiquette et président du conseil de surveillance de l’hôpital, qui tourne avec une soixantaine de médecins et 700 salariés. « Les travaux de rénovation des urgences se terminent. Elles n’ont jamais cessé de fonctionner et elles seront ouvertes ce week-end », rassure l’élu.
Celui-ci met aussi en avant l’ouverture en 2024 d’une maison de santé avec deux nouveaux généralistes et d’un centre dentaire Dentego avec une dizaine de professionnels. « Le maire adjoint à la santé est un médecin urgentiste. On a fait le forcing pour recruter de nouveaux médecins et on y arrive », ajoute Fabien Verdier, qui cite également la mise en place récente du service HAD (Hospitalisation à domicile), le maintien de l’école d’infirmières et un service d’ophtalmologie de dix professionnels.
En attendant, si le docteur Do Cao, qui n’a pas répondu à nos sollicitations, s’oppose à la réquisition, il risque la mésaventure survenue en janvier à une généraliste de la Loire, qui avait reçu la visite des gendarmes pour se conformer à l’arrêté de réquisition. Depuis, ses collègues pétitionnent pour demander la démission du président de l’Ordre départemental des médecins. D’après eux, le médecin réquisitionné était proche du burn-out. Ce qui ne semble pas être le cas du docteur Nao Do Cao.
