May 10, 2025
Life Style

Ménopause : la ministre de la Santé annonce une consultation dédiée dès les premiers symptômes


Parce que c’est « un vrai tabou dans la société », Emmanuel Macron avait annoncé, en mai 2024, dans le magazine « Elle », une mission parlementaire afin de dresser « un état des lieux de la prise en charge actuelle de la ménopause et des difficultés rencontrées par les femmes ». Stéphanie Rist, la députée Renaissance qui a été saisie, a rendu ce mercredi vingt-cinq préconisations « concrètes, applicables, clés en main » au gouvernement.

Des recommandations immédiatement reprises à son compte par la ministre de la Santé, Catherine Vautrin. Elle annonce notamment la mise en place d’une « consultation dédiée à la ménopause pour chaque femme » et ceci « dès les premiers signes », qui apparaissent en moyenne aux alentours de 45 ans.

Ce rendez-vous pourrait être réalisé avec un généraliste, un gynécologue ou une sage-femme et permettrait de mettre en place un accompagnement personnalisé, intégrant les dimensions gynécologique, cardiovasculaire et ostéoarticulaire.

Surmonter le désamour des traitements hormonaux de substitution

Cette idée d’une consultation longue pour la ménopause est au cœur du rapport de la députée. La rhumatologue de profession milite pour que les femmes puissent « disposer d’une information exhaustive », que l’on soit en mesure de « repérer d’éventuels facteurs de risques » et qu’elle puisse « disposer d’un traitement hormonal si besoin ».

Or, justement, les traitements hormonaux de substitution de la ménopause (THS) ont fait l’objet d’un désamour spectaculaire de la part des Françaises depuis l’éclatement au début des années 2000 d’une polémique aux États-Unis sur leur risque supposé de favoriser le cancer du sein.

Ce traitement vise à pallier la carence des hormones sexuelles féminines, principalement les œstrogènes et la progestérone, afin d’atténuer les symptômes les plus handicapants de la ménopause : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, sécheresse vaginale et troubles de l’humeur. Le THS vise également à prévenir l’ostéoporose, c’est-à-dire la diminution de la masse osseuse, ce qui a pour conséquence un risque accru de fractures.

L’étude américaine qui mettait en cause le traitement hormonal, parue en 2002, comportait « plusieurs failles majeures de méthodologie qui ont biaisé ses conclusions, rappelle Stéphanie Rist dans son rapport. Ce constat a été documenté scientifiquement et fait aujourd’hui l’objet d’un consensus parmi les sociétés savantes du monde entier ».

Troubles sévères

Les troubles sévères de la ménopause concerneraient entre un quart et un tiers des femmes, qui sont donc potentiellement éligibles aux traitements. Or, en s’appuyant sur une enquête statistique inédite, la députée a découvert que seulement 2,5 % des Françaises dans la tranche d’âge concernée étaient traitées en 2024. « La comparaison départementale fait apparaître de fortes disparités, avec une part plus importante à Paris et dans l’Ouest parisien, dans le Bas-Rhin et dans les Alpes-Maritimes, tandis que d’autres départements sont proches de zéro », précise-t-elle.

Une explication à ces disparités ? Probablement l’accès à un professionnel de santé en général et à un gynécologue médical en particulier ainsi que des « facteurs socio-économiques pouvant déterminer l’accès à l’information ». En moyenne, les rares femmes qui ont pris un traitement hormonal l’ont débuté à 53,5 ans. La durée moyenne du traitement est de 5,1 ans et plus de la moitié des prescriptions sont initiées par des gynécologues.

La Haute Autorité de santé (HAS) a été saisie sur le sujet. Elle devrait publier de nouvelles recommandations d’ici à la fin de l’année. La ministre de la Santé s’engage également à faire de la ménopause une thématique prioritaire dans les appels à projets de recherche pilotés par le ministère de la Santé et souhaite développer une information claire et accessible pour les femmes dès le plus jeune âge.

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