May 2, 2025
Politics

« L’État va faire du ménage » : un tiers des agences et opérateurs de l’État fusionnés ou supprimés cette année


Après avoir annoncé, samedi, par décret, une réduction significative du budget de certaines missions pour l’écologie, la recherche et les développements ou encore pour le développement de l’agriculture, le gouvernement entend faire le ménage dans les agences et les opérateurs d’État.

Invitée dans « Le Grand Rendez-vous Europe 1-CNews-Les Échos », la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé que le gouvernement va proposer, dans le cadre du vote du budget 2026, « qu’un tiers des agences et des opérateurs qui ne sont pas des universités, soit fusionné ou supprimé ».

L’objectif ? Une chasse aux économies de deux à trois milliards alors que le gouvernement de François Bayrou a prévu un effort budgétaire de 53 milliards d’euros pour 2025, dont 32 milliards d’euros rien que sur la dépense publique. Et les agences de l’État, qui ont coûté 81 milliards d’euros en 2024, sont dans le viseur.

Selon Bercy, les 1200 agences de l’État (organismes publics, opérateurs…) et les plus de 180 000 personnes qui y travaillent ont un fonctionnement parfois « illisible », « difficile à comprendre pour les Français » et qui crée une inefficacité pour l’État. Selon la ministre, « il faut que nous réduisions notre complexité ». Certaines agences sont parfois redondantes sur leurs travaux, estime-t-elle.

Évidemment, pour les agences ou les opérateurs comme le CNRS, l’Agence de l’environnement ou encore l’agence de la maîtrise de l’énergie (Ademe) pour les plus connues mais aussi pour l’Établissement public du Marais poitevin, cela devrait passer par des « économies de fonctionnement ». « On va rapprocher des équipes. Donc effectivement, il y aura moins d’emplois publics à la clé », reconnaît Amélie de Montchalin, en estimant que des dispositifs existent sans « faire de la casse sociale » (départ à la retraite, emplois non remplacés…)

Pour l’heure, une Commission d’enquête sénatoriale menée par la sénatrice des Hauts-de-Seine Christine Lavarde est en train de mener un travail de revue. « Je vais être auditionnée par cette Commission en mai et des annonces seront faites à ce moment », a précisé la ministre.

Quelles agences ou opérateurs pourraient donc être concernés ? « Je ne viens pas sur votre plateau pour dire : Vous voyez, j’ai ma tête de turc, j’ai celui-là que je vais couper à la tronçonneuse. Le but, c’est de dire : Oui, l’État fait des efforts aujourd’hui, reprend le contrôle sur sa masse salariale, sur ses dépenses de fonctionnement, va faire du ménage dans ce qui est notre organisation, parce que les Français le demandent ».

Un vieux serpent de mer

Faire le ménage dans les agences publiques n’est pas nouveau. Entre 2010 et 2020, leur nombre a été réduit de 25 %. Les magistrats de la Cour des comptes préconisent d’ailleurs régulièrement à l’État de poursuivre ce mouvement et dénoncent le manque d’efficacité des opérateurs.

Idem pour les partis politiques. Fin 2023, le RN avait listé 80 agences jugées inutiles comme la Commission de régulation de l’énergie, la Commission nationale du débat public ou encore l’Arcep, chargée de réguler les télécoms. De son côté, Laurent Wauquiez avait souhaité la suppression de l’Ademe. Déjà, en décembre, le Sénat réclamait 10 000 suppressions de postes chez les opérateurs.

Reste que ces suppressions ou ces rapprochements ne se font pas à coût zéro et que les économies ne sont pas forcément immédiates. En effet, des frais, comme les déménagements, l’alignement des grilles de salaire, les nouvelles organisations ou encore la définition des nouvelles missions prennent à la fois du temps mais entraînent aussi des coûts supplémentaires pendant des périodes plus ou moins longues.

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