Sur la Croisette, pleins feux sur les jeunes . La relation que les adolescents et jeunes adultes entretiennent avec le cinéma semble suffisamment cruciale pour que deux études sortent simultanément sur ce thème au cours du 77e Festival de Cannes. Une première enquête confiée à Kantar par le média en ligne Brut décrypte en profondeur les comportements des 16-30 ans. Pourquoi vont-ils au cinéma ? Sans ambages, les « deux forts moteurs » qui les incitent à y aller restent « le grand écran, ainsi que le moment de sociabilité entre amis ». Pour la grande majorité (68 %), une bande-annonce les a poussés à se rendre au cinéma. Contrairement aux plus âgés, une vidéo ou un contenu sur TikTok constitue un élément déclencheur fort pour voir un film en salle.
L’univers du cinéma les fait toujours rêver. Les auteurs de l’étude relèvent néanmoins que « le prix élevé des billets » constitue le principal obstacle à la fréquentation. Quitte à payer une place, les 16-30 ans aspirent aussi à des services supplémentaires, comme des séances avec dîner ou déjeuner, ou encore des séances de nuit. Elément très encourageant pour les exploitants : 43 % iraient voir un film en salle même s’il passait en même temps sur une plate-forme de streaming.
L’étude, menée entre mars et avril 2024 auprès de 1 833 personnes (dont 1 063 de 16 à 30 ans et 770 de 31 à 64 ans) en France, révèle aussi quelques-unes de leurs manies peu avouables : près d’un quart des jeunes regardent parfois leur téléphone pendant une séance et 16 % confessent cacher à leurs amis, « par honte », les films qu’ils vont voir. Par pudeur sans doute, aucun nom déshonorant n’est donné.
Questions de société
Les questions sociétales semblent essentielles à leurs yeux. Pour 36 % d’entre eux, « le regard actuel de la société sur certains comportements (agressions sexuelles, violence, racisme, homophobie) justifie que certains films ne soient plus diffusés ». Ils feraient aussi l’impasse sur un film si l’un des membres de l’équipe était accusé ou condamné pour des agressions sexuelles ou des viols. Les questions des enquêteurs étant extrêmement spécifiques, on apprend également que 45 % des 16-30 ans pensent qu’une histoire d’amour homosexuelle dans Titanic changerait le film au point de devenir avant tout un film sur l’homosexualité. Dans la même veine, les trois quarts pensent que « Napoléon ne peut être interprété que par un homme blanc », mais, pour 45 % des sondés, James Bond pourrait être interprété par un acteur noir.
Sur le plan écologique, 30 % jugent nécessaire de restreindre les lieux de tournage, et 50 % aimeraient voir figurer sur les affiches du film des informations sur son empreinte environnementale.
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