La tour Eiffel, fermée durant cinq jours en raison d’une grève du personnel, rouvrira dimanche, a annoncé, samedi 24 février, la société d’exploitation du monument parisien, après la conclusion d’un accord avec les syndicats.
« La direction de la Société d’exploitation de la tour Eiffel (Sete) et les organisations syndicales ont abouti à un accord de sortie de grève prévoyant que les parties feront régulièrement un point de suivi du modèle économique, de l’évolution des investissements de travaux et des recettes de la société à travers une instance qui se réunira tous les six mois », précise la Sete dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse.
« Cette instance permettra le suivi de l’avenant au contrat de délégation de service public, tel que proposé au mois de janvier », avec notamment « le retour à l’équilibre financier de l’entreprise dès 2025 », ajoute-t-elle.
Direction et syndicats se sont également entendus sur « un investissement ambitieux de 380 millions d’euros jusqu’en 2031, notamment pour les travaux et l’entretien du patrimoine de la tour », selon le communiqué de la direction. L’accord prévoit en outre « la poursuite de la vingtième campagne de peinture et l’engagement de la suivante », un point-clé de la délicate question de l’entretien du monument inauguré il y a cent trente-cinq ans.
« Nous resterons mobilisés »
« La Sete tient à renouveler ses excuses auprès de l’ensemble des visiteurs qui ont trouvé portes closes depuis le 19 février et se réjouit de pouvoir à nouveau accueillir le public », poursuit la direction, assurant que ceux qui n’ont pas pu visiter le monument seraient « automatiquement et intégralement remboursés dans les meilleurs délais ».
La réouverture n’aura lieu que dimanche matin « afin de laisser le temps à l’équipe technique » d’assurer une bonne remise en route des ascenseurs pour un accueil en toute sécurité, précisent la CGT et FO, dans un communiqué commun. « Nous resterons mobilisés pour défendre le monument jusqu’à obtention d’un modèle viable », ajoutent-ils.
Si elle avait perduré au-delà de dimanche après-midi, cette grève aurait été la plus longue de l’histoire récente de la tour. A l’automne 1998, le monument était resté inaccessible pendant six jours et demi. Le conflit en cours avait déjà entraîné sa fermeture le 27 décembre, jour du centième anniversaire de la disparition de Gustave Eiffel.
L’équilibre économique de la tour Eiffel, qui a retrouvé en 2023 une fréquentation supérieure à ce qu’elle était avant le Covid-19, avec 6,3 millions de visiteurs, a été fragilisé par quelque 130 millions d’euros de manque à gagner lors des deux années de crise sanitaire, en 2020 et en 2021.