Nouvelle désillusion pour les touristes de passage dans la Ville Lumière. Ce mardi 20 février, la tour Eiffel, monument parmi les plus visités du monde, sera de nouveau fermée en raison de la reconduction d’une grève pour le deuxième jour consécutif. Les représentants syndicaux CGT et FO ont expliqué avoir été reçus par la direction de la Sete (société d’exploitation de la tour Eiffel) sans parvenir à un accord pour le moment. « Notre actionnaire refuse de négocier. Ça pourrait encore durer plusieurs jours, mais j’espère qu’on pourra ouvrir une négociation. Pour aujourd’hui, on est au point mort », a indiqué ce matin sur RMC Stéphane Dieu, délégué CGT. Une assemblée générale doit se tenir ce mardi matin afin de confirmer la poursuite du mouvement.
Comme lors de leur première mobilisation au mois de décembre 2023, les employés dénoncent un modèle économique « trop ambitieux et intenable » avec une « sous-évaluation des budgets travaux », couplée à une « surévaluation des recettes ». Selon les syndicats, la mairie de Paris est coupable d’une mauvaise gestion financière du site et doit être « raisonnable au niveau de ses exigences financières afin d’assurer la pérennité du monument et de l’entreprise qui le gère ».
Un accroissement de la redevance intenable
Selon la CGT et FO, la crise sanitaire et la fermeture de la Dame de fer pendant un an en raison des travaux auraient entraîné une perte de 130 millions d’euros de recettes, rendant le modèle économique actuel « invivable ». Les syndicats pointent également du doigt l’effet de report de certains chantiers à cause du Covid ainsi que l’état de dégradation avancé du monument malgré les travaux de rénovation en cours. En effet, l’édifice repeint il y a près de 14 ans, au lieu de sept ans habituellement, présente de nombreux point de corrosion visible.
« Elle est dans un état de délabrement, très clairement. Sous la tour, si vous vous approchez, vous voyez vraiment des traces de rouille. Il y a des salariés qui ont plus de 30 ans d’ancienneté, ils n’ont jamais vu ça », a déploré Denis Vavassori, délégué syndical de la CGT. Pour y remédier, l’organisation syndicale réclame la création d’un « fonds de dotation spécial en prévision des dépenses colossales qui seront nécessaires dans les décennies à venir ».
Ces revendications se font alors même que le prix des entrées, le budget des travaux et le montant de la redevance perçue par la municipalité sont en cours de renégociation et doivent largement augmenter dans le cadre de l’avenant au contrat de délégation de service public avec la mairie qui court jusqu’en 2030. « La mairie de Paris fait les poches à notre vieille Dame de Fer. La mairie de Paris a presque doublé la redevance de 8 à 15 millions d’euros par an en deux ans et compte la relever à 50 millions d’euros par an en figeant les dépenses pour sept ans », a notamment taillé Aurélien Véron, porte-parole du groupe Changer Paris, sur les réseaux sociaux.
La grève, reconductible, pourrait se poursuivre dans les prochains jours s’il n’y a pas d’avancée sur les négociations.