Elle a été particulièrement redoutable cet hiver. « Au total, l’épidémie de grippe 2024-25 a été marquée par une relative précocité, une durée plus longue que la moyenne et une sévérité importante, dans toutes les classes d’âge mais particulièrement chez les moins de 5 ans et les plus de 65 ans », rapporte Santé publique France (SPF) dans son dernier bulletin hebdomadaire sur les épidémies de la saison.
En métropole, l’épidémie, « précoce », a duré trois mois, de début décembre à fin février, même si une période post-épidémique a prolongé la saison dans l’Hexagone pendant plusieurs semaines et si la majorité des régions d’outre-mer restaient encore frappées début avril. Cette durée est assez longue : de 2011 à l’an dernier, l’épidémie de grippe avait duré 10 semaines en moyenne chaque année.
Près de 5 000 décès ont été certifiés électroniquement comme liés à la grippe, mais cet indicateur ne donne qu’une idée partielle de la réalité. Les hospitalisations, elles, ont presque atteint le chiffre de 30 000, majoritairement des plus de 60 ans mais également une part particulièrement élevée d’enfants par rapport aux autres années. Au total, près de 3 millions de consultations pour syndrome grippal ont été effectuées dans les cabinets médicaux.
Près de 30 000 hospitalisations et 5 000 décès
« Plusieurs facteurs ont sans doute contribué à ce fort impact de la grippe sur la population française cette année », dont la circulation simultanée de trois souches virales, qui explique que des malades aient pu avoir plusieurs fois la grippe. SPF cite aussi « la couverture vaccinale insuffisante, l’efficacité du vaccin faible à modérée chez les personnes âgées de 65 ans ou plus, ou encore la forte circulation de la grippe chez les enfants en âge d’être scolarisés au moment des fêtes de fin d’année ».
Par ricochet, la sévérité de l’épidémie de grippe a été citée comme facteur facilitant le niveau particulièrement élevé de cas pour d’autres maladies, dont notamment les infections à méningocoques.
En revanche, Santé publique France n’a pas noté une saison particulièrement marquée pour la bronchiolite chez les nourrissons. Sa dynamique « était globalement comparable à celles observées les saisons précédant l’émergence de la Covid-19 », décrit l’agence, alors que plusieurs traitements permettent désormais de protéger les bébés contre cette maladie. Le Covid, moins saisonnier, a peu circulé au cours de l’hiver, conclut ce bilan.