Abandonner deux jours par mois son cabinet en ville ou sa clinique pour aller soigner des patients dans les déserts médicaux ? C’est ce que le Premier ministre attend désormais de tous les médecins. Plutôt que de s’attaquer à leur liberté d’installation, comme sont en train de s’y employer des députés de tout bord au travers d’une proposition de loi en cours d’examen à l’Assemblée nationale, François Bayrou a proposé cette solution vendredi lors d’un déplacement dans le Cantal où il a présenté un « pacte de lutte contre les déserts médicaux ». Un plan bricolé dans l’urgence alors que débute lundi un mouvement de grève lancée par les syndicats de médecins, d’internes et d’étudiants.
Mais est-ce que ces « consultations avancées » pourraient constituer une solution suffisante pour répondre à la demande de soins, quand six millions de Français n’ont plus de médecin traitant ? Ce type de dispositif existe déjà dans plusieurs régions, depuis une dizaine d’années. « C’est la solution que nous avons justement proposée, se félicite le docteur Patrick Gasser, président du syndicat Avenir Spé. Nous pensons qu’il faudrait la mettre en place dans tous les territoires en difficulté en identifiant des locaux fournis par des municipalités ou des Ehpad, par exemple. »