Le Salon de l’agriculture, qui ouvre ses portes samedi 24 février, souffle ses soixante bougies. Mais l’idée de mettre à l’honneur le monde agricole remonte à la création du Concours général agricole, en 1870. Depuis cette date, le secteur primaire s’est largement métamorphosé.
En 1860, l’agriculture occupait plus d’un actif sur deux en France. Ce qu’on appelait encore la paysannerie concernait même une partie encore plus large de la population, car les femmes et les enfants sollicités pour travailler la terre ne figuraient pas toujours dans les statistiques.
A la veille de la seconde guerre mondiale, la proportion tombe à un actif sur quatre, avant de dégringoler dans la seconde moitié du XXe siècle et de passer sous les 2 %. Et la baisse se poursuit : entre 2010 et 2020, la France a perdu près de 100 000 agriculteurs et autant de fermes (soit 20 % du total).
Une augmentation des superficies
La baisse de la population agricole s’est accompagnée d’une concentration des terres, avec l’absorption des petites fermes par les plus grandes.
Ce phénomène a conduit mécaniquement à une augmentation des superficies. Une exploitation en France métropolitaine recouvre aujourd’hui en moyenne 69 hectares, contre 14 hectares en 1955.
Ce phénomène a une double conséquence sur le fonctionnement du monde agricole :
- d’abord, ces grandes exploitations captent massivement les aides de la politique agricole commune – le système actuel rémunère en fonction de la superficie –, ce qui creuse encore un peu plus le fossé entre grandes et petites exploitations ;
- ensuite, les grandes exploitations employant deux fois moins de personnes que les petites (2,4 personnes contre 4,8 en moyenne), selon un rapport de l’ONG Les Amis de la Terre, publié en 2023, ce mécanisme grève encore un peu plus la démographie agricole.
Or, le renouvellement de la main-d’œuvre constitue l’une des urgences du secteur : un quart des agriculteurs a plus de 60 ans, et un exploitant sur deux devrait prendre sa retraite d’ici à 2030.