December 23, 2024
Economy

Casinos en ligne : le gouvernement renonce à légiférer dans l’immédiat


Le gouvernement fait machine arrière sur l’ouverture des casinos en ligne. Un amendement déposé la semaine dernière par le gouvernement prévoyait d’autoriser par ordonnance les casinos en ligne en France, seul pays de l’Union européenne avec Chypre où ce moyen de jouer est interdit, tout en fixant son niveau de taxation. « Cette ouverture procède d’une mise en cohérence du cadre des jeux avec nos principaux voisins européens », précisait ce texte.

Pour justifier cette mesure, le gouvernement mettait en avant le fait que « cette interdiction s’est accompagnée du développement d’une offre illégale importante ces dernières années. Selon l’étude commandée fin 2023 par l’Autorité nationale des jeux, le produit brut des jeux généré par l’offre illégale des jeux d’argent en ligne en France se situerait entre 748 millions et 1,5 milliard d’euros, soit entre 5 % et 11 % du marché global des jeux d’argent ».

Si cette mesure est réclamée depuis plusieurs années par les opérateurs de jeux en ligne, la légalisation des casinos en ligne en France est en revanche décriée par les établissements physiques, qui plaident pour que ce marché leur soit réservé. « Selon nos calculs, l’ouverture à la concurrence du casino en ligne entraînera une baisse du produit brut des jeux des casinos terrestres de l’ordre de 20 à 30 %, et la fermeture de 30 % des établissements », avait alerté Grégory Rabuel, président du syndicat du secteur Casinos de France et directeur général du groupe Barrière, dans un entretien aux Échos publié lundi dernier. Et d’ajouter : « Il y aura des conséquences catastrophiques, notamment sociales : on estime que 15 000 emplois seront supprimés. Plus globalement, cela revient à signer l’arrêt de mort des casinos terrestres ». Les casinos physiques avaient reçu le soutien de plus d’une centaine de maires pour demander, dans une tribune, au gouvernement de faire machine arrière.

Une concertation nécessaire

En outre, la Fédération Addiction avait aussi tiré la sonnette d’alarme, les casinos en ligne étant considérés comme l’un des jeux les plus addictifs.

Face à cette bronca, le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a préféré retirer le texte. « Il était question que le gouvernement dépose un amendement. Ce n’est plus le cas. Je crois qu’il nous faut d’abord travailler entre nous », a-t-il indiqué sur radio J ce dimanche. « Je suis très vigilant sur ce sujet-là. Il ne faut pas faire d’erreurs. Il ne faut pas que cela pénalise un certain nombre d’acteurs, notamment les casinos physiques », a-t-il ajouté. « Je crois qu’il nous faut de la concertation. Il faut se mettre autour de la table avec les ministres concernés pour regarder », a-t-il conclu.

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